Cette inquiétude a été relevé ce 29 mai 2020 par le Dr Pascale Vurpillat-Almanza, déléguée régionale Bourgogne-Franche-Comté de l’Association Française de Pédiatrie Ambulatoire., Sandrine Claude, coordinatrice de la FCPE de l’Académie de Besançon, Bénédicte Bonnet, présidente de la FCPE du Doubs et Isabelle Lepeule co-présidente Bourgogne-Franche-Comté de GRAINE avec le soutien de Sarah Wauquiez, enseignante et psychologue, auteure de «Les enfants» des bois et «L’école à ciel ouvert».
TRIBUNE :
"Les enfants auront vécu confinés deux mois, et certains le sont encore. Deux mois à manquer d’air et d’espace pour la plupart d’entre eux, deux mois aussi à regarder les écrans plus que d’ordinaire. Ils étaient déjà trop sédentaires selon l’OMS. Les voilà maintenant quasi immobiles.
Ils étaient en quête d’autonomie et voilà qu’ils ne se sentent en sécurité qu’à la maison, certains hésitent encore à sortir de chez eux, faute de lieux et de personnes tiers. Les peurs des adultes les contaminent alors même que le coronavirus semble les préserver (les moins de 10 ans sont très peu malades, peu porteurs, peu contagieux). Pire, le confinement a pu parfois être traumatisant. Ce stress sera difficile à dépasser.
Pour aller de l’avant, l’urgence est de permettre aux enfants de recréer des liens avec le monde extérieur.
“L’enjeu du retour en collectivité est d’abord d’apprendre à vivre ensemble sans peur excessive de l’autre, de s’ouvrir au monde par le jeu et les apprentissages, au contact d’autres enfants et d’adultes professionnels bienveillants et responsables. Pour cela l’école est essentielle.
Les gestes barrières et la distanciation physique doivent être respectés, en premier lieu par les adultes, ce sont eux les principaux vecteurs de la maladie Covid-19.
Pour les enfants, le lavage des mains à l'eau et au savon ainsi que l'aération des locaux restent les mesures les plus efficaces.
« Des mesures de distanciations excessives (comme la suppression des espaces de jeux, l’interdiction aux enfants de jouer entre eux, ou le refus de consoler un enfant) sont inutiles voire préjudiciables »iii
Le guide relatif à la réouverture des écoles pose un cadre très contraignant en particulier pour l’entretien des locaux ; dehors le grand air suffit. Allez dehors, si possible dans un cadre naturel, est une solution à la portée de tous.
Ce qui importe, c’est de renouer le contact avec la nature ; ce qui importe, c’est que l’enfant retrouve sa liberté de mouvement, d’initiative, le plaisir de bouger, d’explorer ; qu’il cherche à comprendre le monde qui l’entoure ; qu’il développe tous ses sens, toutes son intelligence, le corps et l’esprit, qu’il joue et apprenne ; qu’il teste ses limites en pouvant compter sur l’adulte pour partager son ressenti et au besoin demander de l’aide.
Pour cela et en premier lieu nous appelons en urgence :
- à la réouverture des parcs dans les espaces urbains ; au besoin, l’accès aux parcs pourrait être réservé aux enfants et à leurs accompagnants.
- à prendre en compte l’intérêt supérieur de l’enfant pour rouvrir les écoles à tous les enfants y compris ceux en situation de handicap.
- à donner toutes facilités aux adultes en charge des enfants à pouvoir sortir dans un espace végétalisé à proximité de l’école, la crèche, etc.
Enfin nous appelons toutes les bonnes volontés à nous rejoindre pour faire avancer une idée toute simple, un besoin fondamental et un droit de l’enfant : aller dehors".
(Communiqué)