Au passage des trains, la pellicule de "cellulose écrasée" adhère à la surface du rail qui devient très glissante et peut réduire jusqu'à trois fois l'adhérence de la roue du train. Ce phénomène, largement constaté sur les lignes traversant les zones boisées, peut entraîner des perturbations sur le réseau ferroviaire.
Les feuilles mortes à l'origine de deux phénomènes mécaniques
- Le patinage
Lorsque le mélange des feuilles mortes et de l’humidité est important, les trains sont confrontés au phénomène de patinage : les roues glissent sur le rail et tournent dans le vide. Afin d’assurer la sécurité ferroviaire, les trains sont alors ralentis et de ce fait le temps de parcours est allongé. Si le manque d’adhérence est trop important, le conducteur doit procéder à un « arrêt d’urgence ».Cette procédure provoque des dégâts sur les roues, les essieux et les rails. Le conducteur doit signaler la zone au régulateur qui applique des mesures pour limiter les risques (ex : limitation de vitesse tant qu’un agent envoyé sur place ne confirme pas la possibilité de reprendre à vitesse normale). Il peut arriver que le train ne parvienne pas à redémarrer après un arrêt. Les roues tournent alors dans le vide et le trafic est totalement interrompu en attendant l’arrivée d’une locomotive pour venir chercher le train impacté.
- L'enrayage
L’enrayage survient lorsque le train est en phase de freinage. À ce moment là, les roues se bloquent et le train continue alors à avancer en glissant sur le rail. Le temps de freinage devient plus long, ce qui provoque des plats ou « des roues carrées ». Lorsqu’un plat se forme, le train doit être envoyé en atelier pour que la roue soit usinée afin de retrouver ses caractéristiques normales. Dans les cas les plus sérieux, la roue doit être changée : la rame est alors retirée de la circulation le temps de l’intervention.
Les conséquences sur le trafic ferroviaire et pour les voyageurs peuvent être importantes : retards et suppressions de trains, diminution du nombre de rames disponibles, immobilisations de trains sur le parcours, etc. SNCF se tient prête et se dote de moyens pour limiter ces phénomènes.
Les mesures préventives et curatives
- La taille préventive des arbres
Avant l’automne, les équipes d’entretien des voies élaguent et débroussaillent les zones à risques dans les emprises ferroviaires pour limiter la chute des feuilles sur les voies.
- L’eau haute pression
Les trains laveurs-brosseurs projettent un jet d’eau haute-pression associé à un brossage sur le dessus du rail. Les tournées sont effectuées pendant deux mois selon un programme très précis adapté en fonction des circonstances.
- La formation du personnel
Avant l’automne, les conducteurs reçoivent un perfectionnement sur les conditions particulières de conduite pendant cette saison.
- Le renforcement de la maintenance
Pendant la saison des feuilles mortes, les centres de reprofilage d’essieux mettent en place une astreinte spécifique ainsi qu’une organisation visant à absorber le surplus d’essieux à traiter. Cette organisation concourt à l’absorption de la charge de travail supplémentaire et permet de réduire les délais d’immobilisation des rames en atelier.
Dans notre région, l’atelier de maintenance des TER met en place une organisation en 3x8 si nécessaire.
Lors de la période sensible de 2012, cinq fois plus d’essieux que sur les autres mois de l’année ont été traités grâce à ces équipes renforcées sur la région. A l’automne 2013, les trains laveurs-brosseurs parcourent les secteurs sensibles chaque semaine.