"Nous voulons faire comprendre aux entrepreneurs qu’ils ne sont pas seuls (…) nos entreprises ont été bousculées par le Covid, par la reprise qui se fait attendre et il y a une méconnaissance de notre tissu sur ce qui existe et peut aider les entreprises notamment au niveau de l’Etat", explique Jean-Luc Quivogne, président de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) Saône-Doubs.
Ne pas attendre d’être dans le rouge…
Le constat est sans appel. La médiation a de très bons résultats (les interventions des médiateurs départementaux ont permis de préserver 2.907 emplois dans 336 entreprises au cours des six premiers mois de l’année en cours) dès lors qu’elle est sollicitée assez tôt.
En effet, il ne faut pas attendre d’être en cessation de paiements. "La nature des dossiers déposés en médiation a continué à évoluer depuis la sortie de la crise Covid avec, au premier semestre 2024, une proportion de dossiers éligibles (43 %) encore en baisse (50 % en 2022) et "très inférieure à celle observée avant la crise sanitaire (64 % en 2019)", nous précise-t-on.
En ce qui concerne la médiation entre entreprises, il s’agit de mobiliser les deux entités "Si l’un des deux parties refuse, la médiation ne peut pas se faire… Mais nous sommes là pour convaincre de la nécessité de cette dernière", explique Nicolas Mohr, directeur général de la médiation des entreprises.
La médiation peut, par exemple, s’appliquer lors d’un délai de paiement trop long et vise à trouver des solutions de nature à encourager les comportements responsables (encourager la solidarité des filières, aider à surmonter les crises, encourager les comportements solidaires…).
La médiation du crédit, elle, consiste à faire le lien entre les entreprises et leurs banques. Elle facilite ainsi le dialogue afin que les deux parties aient les bonnes clés en main. Elle permet également d’examiner la situation financière et de rapprocher les solutions tout en élaborant des solutions (Ce dispositif oblige les banques à venir à la médiation. Il est aussi gratuit et confidentiel.).
Enfin, il est nécessaire "d’être à l’écoute de ses partenaires" tels que les banques, les experts-comptables, les fournisseurs qui peuvent, eux, aussi tirer la sonnette d’alarme.
Des outils pour évaluer son entreprise
La médiation repose sur trois grands chapitres : l’anticipation, accompagnement et prévention. "Nous avons un ensemble d’outils en ligne accessibles aux chefs d’entreprises. Ils permettent d’évaluer sa situation en tout anonymat. Cela n’a rien d’évident. L’analyse est souvent faite quand les problèmes de trésorerie commencent à arriver. Alors que les problèmes peuvent s’immiscer bien en amont", souligne Nicolas Mohr.
Zoom sur quelques outils :
- Se rendre sur l’espace dirigeant de la Banque de France (avec France Connect). Il sera possible de connaître la cotation e votre entreprise d’obtenir des indicateurs clés de comparaison sectorielle, cela facilitera la prise de contact et permettra de mesurer les performances de votre entreprise avec OPALE.
- Envoyer un courriel à espace-dirigeant@banque-france.fr ou téléphoner au 34 14
- Mobiliser un médiateur des entreprises via l’adresse : www.mediateur-des-entreprises.fr
- En anticipation contacter par mail : prevention@banque-france.fr (pour avoir une analyse des difficultés rencontrées)