Des études complémentaires pour les projets du Center Parcs au Rousset et à Poligny

Le groupe Pierre et Vacances a annoncé ce mercredi 3 février vouloir « procéder à des études complémentaires » avant le lancement des projets de Center Parcs en Saône-et-Loire et dans le Jura. Le projet délicat fera d’ailleurs l’objet d’une manifestation ce samedi 6 février 2016.

Tourisme local

"Suite au débat public qui s'est tenu du 20 avril au 4 septembre 2015 sur le projet de Center Parcs, le Groupe Pierre & Vacances-Center Parcs a décidé, avant de se prononcer sur la poursuite du projet, de procéder à des études complémentaires", écrit le groupe dans deux communiqués, l'un portant sur le projet du Rousset en Saône-et-Loire et l'autre sur Poligny dans le Jura. "Ces études concerneront la voirie et l'accès au Center Parcs, les eaux naturelles, les réseaux et les retombées du projet sur le tourisme local", précise-t-on, en ajoutant que le groupe attendait aussi "confirmation du soutien au projet et des modalités du montage économique" de la part du "nouvel exécutif régional".

Certains aspects du projet "pas suffisamment étudiées"

Dans une interview au site d'informations Creusot-infos.com, le directeur général adjoint de Pierre et Vacances, Jean-Michel Klotz, a estimé que le débat public avait été "riche" et avait "montré que des questions n'avaient sans doute pas été suffisamment étudiées". "Pour ce qui concerne le projet du Rousset, principalement pour la voie d'accès et pour la station d'épuration; pour le projet du Jura on a décidé de déplacer un peu le terrain et l'accès. Il faut donc préciser les choses, pour répondre à des inquiétudes locales", a-t-il poursuivi.

Dans un courrier du 19 janvier dernier à la nouvelle présidente PS de la région Bourgogne-Franche-Comté Marie-Guite Dufay, les opposants au projet du Rousset dénoncent notamment que le "développement (du groupe) soit financé par l'argent du contribuable, alors que tant de besoins d'une plus grande utilité sociale se font sentir".

Des travaux bloqués depuis plus d'un an

Fin 2014, le groupe promoteur du Center Parcs avait volontairement saisi la Commission nationale du débat public (CNDP) pour ses projets de villages de vacances au Rousset et à Poligny, tandis que celui de Roybon (Isère) était vivement contesté par des militants "zadistes" sur le terrain et des associations devant la justice. A Roybon, les travaux sont bloqués depuis décembre 2014.

Au Rousset, comme à Poligny, l'entreprise prévoit de construire 400 cottages. En Saône-et-Loire, Pierre et Vacances a estimé que quelque 250 à 500 emplois seraient générés pendant la construction du parc et son exploitation créerait environ 300 emplois directs dont 85% en CDI et 60% à temps plein.

Un projet qui ne "respecte pas l'environnement" selon EELV

Un sujet sur lequel le parti politique Europe Ecologie Les Verts de Bourgogne Franche-Comté a souhaité réagir. "Nous redisons que ces projets sont en contradiction totale avec les engagements pris par la France à la conférence sur le climat de décembre 2015 (COP 21). Lorsque le Vice-Président au tourisme de la Région Bourgogne Franche-Comté Patrick Ayache, annonçait dans la presse mi-janvier "nous nous engagerons sous réserve du respect des contraintes environnementales", nous lui rétorquons "Chiche". Car l’existence même de ce projet ne respecte ni l’environnement, ni la sobriété énergétique nécessaire pour contenir le réchauffement climatique. Alors, chiche ? On ne met pas un euro dans les Center Parcs et on met ces millions d’€ dans la vraie transition énergétique ?". EELV a annoncé ensuite qu'il continuera à comabttre ces projets "insensés" auprès des citoyens et à se mobiliser "pour un véritable projet de développement écologique de l’économie et du tourisme".

Quant à Marie-Guite Dufay (PS), présidente de la région Bourgogne-Franche-Comté, elle rappelle que "la position de la région n’a pas changé. Elle est de soutenir ces deux projets qui peuvent être accélérateurs du tourisme et de la création d’emplois, à condition de respecter toutes les questions environnementales, notamment la protection de la ressource en eau, des équilibres écologiques et de toutes les questions posées pendant le débat public".

(avec AFP)

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