Dans une lettre adressée à Ursula von der Leyen, cent députés français ont estimé que cet accord "est en contradiction totale avec nos engagements pour le monde agricole et pour la défense de l'environnement", mais aussi "anachronique et incompatible avec les efforts immenses engagés" par les agriculteurs dans la transition écologique.
"Comment peut-on demander à nos agriculteurs (...) de faire des efforts (...) et accepter de faire rentrer des produits à bas prix qui prennent leurs marchés en concurrence déloyale et qui n'appliquent pas du tout ces règles ?" questionnent les députés. "L'Europe doit privilégier de nouvelles formes de partenariats stratégiques sur les enjeux écologiques et sociaux, et tenir pleinement compte des impératifs de souveraineté et de sécurité alimentaires", indiquent encore les signataires.
Des importations jugées déloyales
Ils demandent également à ce que l'accord soit assujetti "au respect des engagements climatiques des parties", à "ne pas induire une augmentation de la déforestation importée au sein de l'UE" et de "conditionner l'accès des produits agroalimentaires au marché de l'UE au respect des normes sanitaires et environnementales européennes".
Cette lettre intervient alors que la colère agricole touche la France, l'Allemagne, la Roumanie ou la Pologne, visant notamment les normes écologiques et les importations jugées déloyales dans l'UE.
Ursula von der Leyen a lancé jeudi un "dialogue stratégique" avec le secteur agricole pour tenter de surmonter la polarisation, notamment sur les législations environnementales.
Près d'une trentaine de représentants des organisations agricoles, du secteur agro-alimentaire, d'ONG environnementales et d'experts sont réunis à Bruxelles pour évoquer les perspectives à moyen et long terme. Des conclusions sont attendues d'ici la fin de l'été, afin de préparer le terrain pour la prochaine Commission et l'élaboration de la prochaine Politique agricole commune (PAC) commençant en 2028.
(AFP)