Des abus sexuels dans le diocèse de Besançon ? “Comme tous les diocèses de France, nous sommes confrontés à cette question” (Mgr Bouilleret)

Après l’utilisation du terme « Satan » par le Pape François pour qualifier les auteurs d’abus sexuels et la colère des associations de victime, la polémique est vive ce mois de février 2019 à l’issue du sommet sur la protection des mineurs au Vatican. Nous avons rencontré Mgr Bouilleret, archevêque de Besançon, pour faire le point sur la situation et notamment dans le diocèse de Besançon.

© Hélène Loget ©

La question est délicate, mais pourtant devenue notable au sein de l'Église. Monseigneur Bouilleret a bien voulu répondre à nos questions malgré la polémique actuelle. Il nous a reçus dans son bureau à l'archevêché.

"La première démarche qui est faite, c'est auprès de la justice"

"Nous sommes en relation étroite avec le procureur pour signaler des abus éventuels qui ont été perpétrés par des prêtres", explique Mgr Bouilleret face à notre caméra. "La première démarche qui est faite, c'est auprès de la justice. Cela reste dans la confidentialité d'une démarche judiciaire. Comme tous les diocèses de France, nous sommes confrontés à cette question".

Le droit à la présomption d'innocence

Sur le nombre de signalements, l'archevêque de Besançon indique "qu'il y en a quelques-uns" et tient à préciser "qu'il est important de respecter la présomption d'innocence" : "Tant qu'il n'y a pas eu de mise en examen et de jugement prononcé, les personnes ont droit à cette présomption d'innocence, ce qui n'est pas toujours compris", indique l'archevêque qui précise informer la justice dès qu'il "est mis au courant d'éventuel abus sexuel".

Un cas entendu près de 50 ans après les faits par Mgr Bouilleret

Que se passe-t-il lorsque les faits sont proscrits ? Lorsque le prêtre présumé fautif est décédé ? Mgr Bouilleret a, un jour, reçu une de ces personnes qui n'ont jamais rien dit, qui ne se sont jamais présentées devant la justice, mais qui, après des années, parlent enfin.

"Une personne est venue me voir il y a de cela trois-quatre an. Son agresseur présumé était mort depuis très longtemps. Elle avait besoin d'être écoutée par une autorité, même si les faits se sont passés dans les années 50. Il n'y avait plus aucune démarche à faire puisque l'abuseur supposé était décédé. Il n'y a donc pas d'enquête (…) Tant que l'on n’a pas écouté de victimes, on n'est pas conscient des destructions qui ont lieu chez les personnes. C'est vraiment pour moi essentiel, indépendamment de toutes les démarches" , conclut Mgr Bouilleret.

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