La question est délicate, mais pourtant devenue notable au sein de l'Église. Monseigneur Bouilleret a bien voulu répondre à nos questions malgré la polémique actuelle. Il nous a reçus dans son bureau à l'archevêché.
"La première démarche qui est faite, c'est auprès de la justice"
"Nous sommes en relation étroite avec le procureur pour signaler des abus éventuels qui ont été perpétrés par des prêtres", explique Mgr Bouilleret face à notre caméra. "La première démarche qui est faite, c'est auprès de la justice. Cela reste dans la confidentialité d'une démarche judiciaire. Comme tous les diocèses de France, nous sommes confrontés à cette question".
Le droit à la présomption d'innocence
Sur le nombre de signalements, l'archevêque de Besançon indique "qu'il y en a quelques-uns" et tient à préciser "qu'il est important de respecter la présomption d'innocence" : "Tant qu'il n'y a pas eu de mise en examen et de jugement prononcé, les personnes ont droit à cette présomption d'innocence, ce qui n'est pas toujours compris", indique l'archevêque qui précise informer la justice dès qu'il "est mis au courant d'éventuel abus sexuel".
Un cas entendu près de 50 ans après les faits par Mgr Bouilleret
Que se passe-t-il lorsque les faits sont proscrits ? Lorsque le prêtre présumé fautif est décédé ? Mgr Bouilleret a, un jour, reçu une de ces personnes qui n'ont jamais rien dit, qui ne se sont jamais présentées devant la justice, mais qui, après des années, parlent enfin.
"Une personne est venue me voir il y a de cela trois-quatre an. Son agresseur présumé était mort depuis très longtemps. Elle avait besoin d'être écoutée par une autorité, même si les faits se sont passés dans les années 50. Il n'y avait plus aucune démarche à faire puisque l'abuseur supposé était décédé. Il n'y a donc pas d'enquête (…) Tant que l'on n’a pas écouté de victimes, on n'est pas conscient des destructions qui ont lieu chez les personnes. C'est vraiment pour moi essentiel, indépendamment de toutes les démarches" , conclut Mgr Bouilleret.