La chambre disciplinaire régionale de la profession, devant laquelle ces praticiens - deux femmes et deux hommes - avaient été convoqués le 17 septembre, leur a interdit d'exercer pendant six mois, sanction assortie d'un sursis de cinq mois pour les femmes et de trois mois pour les hommes, a précisé Me Philippe Rudyard Bessis, pour qui cette condamnation "n'est pas justifiée".
"Tous les griefs ont été retenus à leur encontre, comme s'ils étaient à l'origine de la déconfiture de Dentexia et de la détresse des patients. Mais dans ce cas, pourquoi une sanction aussi légère ?", a souligné l'avocat. Il y avait 23 praticiens dans le réseau et "ces quatre-là ont servi de boucs-émissaires", a-t-il ajouté.
Des cas de "mutilation", de "sur-traitements" ou encore un "manque d'explication" des actes pratiqués
Le conseil de l'Ordre des chirurgiens-dentistes de Saône-et-Loire reprochait aux praticiens des atteintes à la santé des patients et à la déontologie, évoquant des cas de "mutilation", de "sur-traitements" ou encore un "manque d'explication" des actes pratiqués.
"S'il n'y avait pas eu appât du gain, ces dérives n'auraient pas eu lieu", avait estimé à l'audience Me Marie Vicelli, l'avocate de l'Ordre départemental des chirurgiens-dentistes. "Il n'est pas acceptable que des comportements individuels viennent nuire à la réputation de la profession", avait-elle dit.
Sur les quatre praticiens concernés, un seul exerce encore à Chalon. Les trois autres, étrangers (deux Portugais et un Marocain), n'exercent plus en France.
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La justice avait prononcé en mars 2016 la liquidation de Dentexia, créé par un consultant, Pascal Steichen. Le volet pénal de l'affaire est en cours d'instruction au pôle santé publique du tribunal de grande instance de Paris.
L'enquête porte à la fois sur les conditions dans lesquelles ce modèle économique s'est effondré et sur les défauts dans les soins. Des centres avaient ouvert à Paris, Colombes, Lyon, Vaulx-en-Velin et Chalon-sur-Saône.
(Source : AFP)