Depuis la décision prise par GBH (Grand Besançon Habitat, le prédécesseur de LogeGBM) le 25 octobre 2015 de démolir l’immeuble de la rue de Chaillot, la CNL, aux côtés des locataires, s’est opposée à cette démolition.
"Les fenêtres à double vitrage ont été enlevées, l’isolation extérieure en polystyrène a été arrachée et maintenant, les murs en béton sont en train d’être grignotés". C’est la description actuelle de l’immeuble faite par la CNL, qui signale que sa démolition est un "gaspillage financier énorme chiffré à 2M€ si l’on cumule les investissements de gros entretien non amortis, les loyers et les charges perdus". Selon la confédération, ce bâtiment était encore "économe en énergie".
A la place, un ensemble d'immeubles sera construit, dont les studios seront vendus à partir de 107.500 €. La CNL dénonce un phénomène de "gentrification", par rapport aux loyers modérés des logements de l'ancien immeuble.
Des familles dispersées
Les derniers occupants ont quitté la bâtisse au printemps 2021, obligeant les 32 foyers qui en étaient encore locataires à trouver un autre logement dans le secteur. La CNL déplore que les anciens locataires ont été dispersés "aux quatre coins, loin de là où beaucoup avaient passé une grande partie de leur vie, loin de leur école, loin de leurs commerces, loin de leurs services, médecin, pharmacien, transport. Pour les reloger dans des appartements plus petits, au loyer plus élevé et moins bien desservis".
"Les décideurs dans le domaine du logement social ne tirent aucune leçon du passé"
"Démolition, construction, démolition, construction...", c’est le système que la CNL de Besançon dénonce à travers cet exemple. Malgré le fait que "ni les pétitions, ni les manifestations, ni les actions en justice n’auront empêché les autorités municipales de démolir cet immeuble", la CNL veut continuer à se battre. Selon la confédération, "les décideurs dans le domaine du logement social ne tirent aucune leçon du passé, ni de la crise humaine, écologique, économique que nous vivons". Et de comparer cette situation avec un autre exemple récent : "Ils ont démoli les 408, dispersant, là encore, les foyers qui y vivaient aux 4 coins, comme des pions !".