"Avant la transformation de la place, on va l’explorer" a annoncé Anne Vignot. Comme il n’est pas rare, dès que l’on creuse un peu à Besançon, de tomber sur quelque chose d’intéressant, le choix a ainsi été fait "d’aller directement sur des chantiers de fouilles archéologiques" indique la maire de Besançon. Il est d’ailleurs possible qu’une extension de mosaïque soit découverte non loin de la devanture du musée des Beaux-Arts. Des chantiers vont donc être ouverts de septembre à décembre 2023 au niveau des zones de plantation pour permettre au service municipal d’archéologie d’intervenir.
"On a la chance d’avoir une ville qui a une histoire très longue et à chaque fois que l’on explore le sous-sol, on va relire l’histoire de cette ville". Anne Vignot, maire de Besançon
Ces opérations auront lieu de septembre à décembre après la première étape du chantier à savoir la dépose des pavés concernés par les zones de plantation. Une fois les fouilles terminées, un remblayage en mélange terre-pierre viendra ensuite permettre de créer un sol capable de recevoir des arbres qui bénéficieront à la fois d’éléments nutritifs et de l’optimisation de la circulation de l’air et de l’eau. Viendra ensuite la réalisation des revêtements de surface.
Objectif dix degrés de moins
À partir de janvier, les plantations démarreront. Sauf surprise archéologique, la Ville de Besançon a prévu de planter 41 arbres. Il s’agira de différentes variétés : érables, tilleuls, chêne et autres arbres dits "de parc" comme un ginko ou des cedrelas. En été, la carte thermique de la ville a déjà relevé sur la place des températures de 38°C en journée et 34°C la nuit. Les nouveaux arbres, qui devraient atteindre environ 6, 7 m de haut, permettront, à terme, de gagner "dix degrés de moins sur la place" avance Anne Vignot.
Comme demandés par les habitants lors des réunions de consultations publiques, des arbres fruitiers seront plantés. "On a quelque peu réadapté leur demande pour éviter la présence de guêpes en été puisque l’on est sur une place publique" précise Samuel Lelièvre, directeur de la Biodiversité et Espaces verts à Besançon. Raison pour laquelle, "on a privilégié les fruits secs" avec la plantation d’un kaki, d’un amandier ou encore d’un noyer.
Le marché perturbé
Durant la durée des travaux, l'organisation du marché sera perturbée. "On a consulté les commerçants à ce sujet" averti madame la maire. Proposition a été faite aux commerçants de s’installer sur le parvis de la mairie durant la durée des travaux mais après un vote "partagé" ils ont pour la plupart décidé de rester ici malgré un espace plus restreint. La maire a indiqué que les commerçants "non permanents" s’installeront toutefois sur l’esplanade de la mairie.
Et Livres dans la boucle, la fête de la musique... ?
Autres inquiétudes vite dissipées par les élus, oui une scène de 400 m2 pourra être installée sur la zone de la nouvelle place de la révolution malgré la présence d’arbres. Non, Livres dans la boucle ne sera pas annulé mais le chapiteau central comme on l’a connu depuis quelques années pourrait être remplacé par plusieurs chapiteaux "qu’il est possible de relier entre eux par un système de couloirs" a précisé Anne Vignot. En définitive, la place pourra continuer "d’absorber l’essentiel des événements" a conclu la maire.
Le coût total des travaux est de 600.000€ et la Ville peut espérer en financer près de 80% grâce aux partenariats de l’Agence de l’eau, du Fonds vert, de la Région et du Département. Si la livraison finale de la place est estimée au printemps 2024, un arrêt du chantier n’est toutefois pas à écarter en cas de découvertes importantes lors des fouilles archéologiques…