Déficit public : une situation de finances publiques jugée “vraiment inquiétante” par P. Moscovici

Le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, a estimé mercredi que l'objectif fixé par le gouvernement sortant de réduire le déficit public à 5,1% du PIB en 2024 ne serait pas atteint, jugeant "vraiment inquiétante" la situation des finances publiques françaises.

© Cour des comptes

"L'objectif de déficit pour l'année 2024 (...) ne sera pas atteint", a déclaré M. Moscovici, devant la commission des Finances de l'Assemblée nationale. Il a cité notamment des recettes fiscales qui risquent d'être moins élevées qu'attendu, des dépenses des collectivités locales en hausse et des économies non réalisées.

"Nous sommes (...) devant une situation de finances publiques que je considère comme vraiment inquiétante. Je pense aussi que le budget pour 2025 sera sans doute le plus délicat ou un des plus délicats de la Ve République", a-t-il poursuivi. "Quels que soient (...) les options politiques des différentes forces présentes au Parlement, (...), la France doit impérativement maintenant réduire son déficit public et replacer la dette sur une trajectoire descendante", a déclaré M. Moscovici devant les députés.

Une "nouvelle trajectoire"

Il a plaidé pour que le prochain gouvernement présente "une nouvelle trajectoire" en ce sens, qualifiant de déjà "caduque" ou "obsolète" celle affichée par le gouvernement démissionnaire à l'hiver 2023 puis au printemps 2024. "Il est impératif de dire la vérité aux Français à travers le projet de loi de finances", à savoir le projet de budget pour 2025 qui est censé être présenté au Parlement début octobre, "puis le plan budgétaire national de moyen terme que le gouvernement doit transmettre à la Commission (européenne) quelques jours après", a souligné M. Moscovici.

Par ailleurs, le patron de la Cour des comptes a jugé "ni possible ni souhaitable" de ramener le déficit public sous les 3% de PIB en 2027, un objectif encore récemment réaffirmé par le ministre démissionnaire de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire. Cela supposerait de réaliser des économies trop massives qui pénaliseraient la croissance, selon lui : à politique inchangée, elles ont été chiffrées à 110 milliards d'euros à horizon 2027 par le Trésor dans une note datée de juillet.

Revenir à 3% en 2029, afin de se conformer aux règles budgétaires européennes, "me paraît plus raisonnable", a-t-il dit.

(AFP)

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