Déficit public : Moscovici en faveur de “contributions exceptionnelles” des grandes entreprises

Le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, a déclaré dimanche 29 septembre 2024 être en faveur de hausses d'impôts "exceptionnelles" pour les grandes entreprises l'an prochain afin de résorber le déficit public.

© Pixabay

"Pour les entreprises qui ont beaucoup bénéficié des gestes fiscaux antérieurs on peut envisager des gestes exceptionnels", a-t-il affirmé à l'occasion d'une interview dans l'émission "Dimanche en politique" sur France 3.

"Il faut éviter de taxer la France qui travaille, les couches moyennes, les couches populaires"

Il était interrogé sur un article du journal Le Monde publié dimanche, selon lequel le gouvernement envisageait d'instaurer une "contribution exceptionnelle" pour les grands groupes dans le budget 2025 afin de réduire le déficit public. "Il faut des contributions exceptionnelles à la fois pour le déficit et pour financer la transition écologique ce qui est vital face au réchauffement climatique", a-t-il ajouté, tout en insistant sur la nécessité de "faire des économies d'abord". "La logique des gestes fiscaux qu'il faut faire, c'est la justice fiscale. Il faut éviter de taxer la France qui travaille, les couches moyennes, les couches populaires", a encore déclaré l'ancien ministre des Finances de François Hollande.

Le projet de budget 2024 dévoilé le 9 octobre

Il s'est, en revanche, opposé à la suppression de l'aide médicale d'Etat (AME), en tant que "citoyen", et au rétablissement de l'impôt sur la fortune (ISF), estimant que cela ne serait "pas forcément le bon signal à donner pour l'activité économique à court terme". Le gouvernement de Michel Barnier devrait dévoiler le 9 octobre son projet de budget pour 2025.

Sa transmission a pris du retard en raison des élections législatives anticipées et de la nomination tardive d'un nouveau Premier ministre, et le calendrier devient de plus en plus serré pour que le texte soit examiné dans les délais fixés par la loi pour adoption avant la fin de l'année.

Ce texte doit être "très sérieux" car il "va être extrêmement scruté", a souligné Pierre Moscovici, alors que le déficit public devrait dépasser 6% du produit intérieur brut (PIB) cette année et que les taux auxquels la France emprunte sur les marchés ont dépassé ces dernières semaines ceux de plusieurs pays voisins du s de l'Europe.

(AFP)

Quitter la version mobile