Au-delà de ce "budget d'urgence" pour 2025, "un certain cycle de finances publiques, ce qu'on appelait le +quoi qu'il en coûte+ est vraiment terminé. Nous passons dans un autre cycle qui n'est pas un cycle d'austérité, mais qui est sans doute un cycle d'efforts et je l'espère (...) d'efforts intelligents", a-t-il par ailleurs estimé. "Le passage de 6,1% à 5% est nécessaire", a-t-il déclaré à l'AFP, faisant allusion à la baisse du déficit prévue dans le projet de budget 2025 par rapport au déficit attendu par le gouvernement en 2024.
"Je considère comme pertinent de prendre les moyens pour qu'à la fin 2025 - je dis bien la fin - nous ayons un budget exécuté à 5% du PIB, donc qu'il soit aussi voté à 5% du PIB", a-t-il précisé, peu après avoir donné une conférence consacrée aux "finances publiques au défi de la transition écologique".
"Si le budget sortait du débat parlementaire avec une augmentation du déficit prévu, ce serait un mauvais signal à la fois en interne et à l'extérieur, à l'égard de nos partenaires européens, mais aussi ça marquerait une lacune en matière de crédibilité", selon M. Moscovici. "Pour ce qui est de la répartition de l'effort et de son orientation, il y a sans doute des ajustements possibles, peut-être même importants, ce n'est pas à moi de le dire", a-t-il poursuivi.
Un déficit qui pourrait atteindre 6,1% du PIB
Pour le premier président de la Cour des comptes, "il peut y avoir des options différentes sur la fiscalité, sur les économies, avec des propositions concrètes qui fassent progresser la discussion" parlementaire.
L'examen du budget de l'État a commencé mercredi en commission à l'Assemblée nationale. Quelque 1.600 amendements doivent être examinés, dans un contexte d'interrogations sur les causes du dérapage du déficit qui pourrait atteindre 6,1% du PIB en 2024.
La France fait l'objet d'une procédure de l'UE pour déficit excessif, avec six autres pays ayant dépassé l'an dernier la barre de 3% fixée par le Pacte de stabilité qui limite aussi la dette à 60% du PIB. Ils doivent prendre des mesures correctrices, sous peine de sanctions financières.
(AFP)