Après la mosaïque du IIIe siècle découverte la semaine dernière, c’est au tour d’une inscription romaine d’être mise au jour ce mercredi par les archéologues Claudine Munier et Adrien Saggese. Après avoir dégagé le bloc, un travail minutieux a été mené et a finalement permis de révéler les lettres "D.M". "Ce bloc de pierre, sans doute réemployé à l’époque médiévale, porte une inscription romaine. C’est très rare d’en retrouver ", nous explique non sans une certaine émotion la responsable des opérations.
"Cela provient peut-être du don d’une personnalité qui a voulu magnifier les thermes", ajoute-t-elle.
Des thermes romains sous l’actuel place de la Révolution…
Depuis la dernière semaine de septembre, les archéologues du Scap, service commun d’archéologie préventive de la Ville de Besançon, ont creusés 15 fosses. Jusqu’à la mi-décembre, ils en creuseront 6 de plus. Claudine Munier se veut rassurante sur le déroulé des fouilles et estime que les équipes sont "même en avance".
La mosaïque a été retrouvée à 1,2 m du sol actuel. "C’est assez original à Besançon, car l’on creuse souvent à 2 m ou à 2,5 m avant d’arriver sur des démolitions romaines. À 1,2 m, nous sommes déjà sur l’occupation gallo-romaine. Les fouilles entreprises sont autorisées jusqu’à 1,4 m qui est la profondeur de plantation des futurs arbres de la Place. Si les vestiges le méritent, nous avons possibilité d’aller plus bas, mais sans aller très profondément en comparaison à la fouille entreprise en 2005 au niveau de la fontaine. Nous étions allés jusqu’à 3 ou 4 m", indique la responsable.
La place de la Révolution a eu de nombreuses vies. L’une d’entre elles aura été d’être un espace entièrement dédié aux thermes romains : "C’était une construction assez monumentale qui devait montrer la richesse de la ville", précise l’archéologue. Sur place, les passants peuvent apercevoir les murs d’1,6 mètre de large qui limite les différentes pièces thermales (bains chauds, tièdes, froids, hammam).
Quel avenir pour ces trouvailles ?
Concernant la mosaïque, elle sera laissée sur place et protégée avec "un lit de sable et un plastique anti-racine". Des buissons seront plantés dessus. "C’est une façon de conserver cette pièce pour l’avenir", souligne l'archéologue.
Une question subsiste : comment ont disparu les thermes ? Claudine Munier a une hypothèse : "Avec le plancher incendié que nous avons retrouvé dans une des pièces, on peut se demander s’il n’y a pas eu un important incendie. Peut-être que les thermes ont disparu comme cela, on ne sait pas…".