"Notre première volonté est de faire en sorte que nos concitoyens retrouvent le chemin des bureaux de vote et ne soient plus tentés d'y substituer d'autres formes de manifestation de leur volonté, dangereuses pour la cohésion de notre Nation", écrivent en préambule la présidente PS de Régions de France Carole Delga et son vice-président (ex-LR) Renaud Muselier, qui soutient Emmanuel Macron à la présidentielle d'avril.
"Au travers de ce livre blanc, nous voulons affirmer que l'efficacité du pouvoir de l'Etat est affaiblie par la centralisation excessive des institutions", ajoutent-ils, estimant que la "décentralisation permet de redonner à nos concitoyens foi en l'action publique".
Dans ce document, dont Mme Delga avait annoncé la réalisation en juillet après sa désignation comme présidente des régions, les collectivités demandent "des responsabilités pleines et entières dans leurs domaines de compétences, que l'Etat y cesse toute intervention, pour simplifier le système et le rendre moins vertical".
Sur le plan constitutionnel, les régions demandent pour la Corse "un statut d'autonomie renforcée dans la République" qui prévoie "le transfert de compétences dans certaines matières" mais qui exclurait les compétences régaliennes qui "demeurent du ressort de l’État". A noter que la région Ile-de-France, présidée par Valérie Pécresse, candidate LR à l'Elysée, a émis "une réserve de formulation" sur cette proposition.
Sur la question des langues régionales, les régions souhaitent les "sécuriser" et intégrer leur "enseignement immersif" dans la Constitution, afin qu'elles soient "pleinement compatibles avec l’affirmation du français comme langue de la République".
Parmi les autres mesures, les régions demandent notamment des compétences dans les transports et de la gestion des forêts, plaident pour retrouver "un pouvoir fiscal" et revendiquent de "nouvelles circonscriptions électorales pour le Parlement européen" afin d'y garantir "une plus juste représentation de l'ensemble des territoires nationaux".
Après ce livre blanc, les régions proposent "d'engager dès le début du quinquennat, des États généraux des libertés locales et de la confiance dans l'action publique dans chaque région".
L'objectif est de "traduire les orientations de ces États généraux dans une réforme constitutionnelle et une loi d'orientation sur la durée du quinquennat", comme la loi Gaston Defferre de 1982.