Dans un communiqué, le département explique que l’acquisition a été rendue possible grâce aux "nombreux partenariats noués lors de ses expositions" qui font du musée "un partenaire naturel et un centre de référence dédié à la valorisation de l’œuvre de Gustave Courbet".
Provenant de trois institutions publiques, les trois dépôts viendront compléter le parcours permanent du musée Courbet dès le 15 février prochain, il s’agit de deux toiles et d’un buste du peintre :
- Gustave Courbet (attribué à), Paysage, Dépôt du Palais des Beaux-arts de Lille ;
- Jean Carriès, Buste de Gustave Courbet, 1883, Dépôt du Petit Palais, musée des Beaux-arts de la Ville de Paris ;
- André Masson, La Loue, 1952, Dépôt du Centre national des arts plastiques.
Liste des oeuvres
Paysage
- Gustave Courbet (attribué à)
- Ornans 1819 – La Tour-de-Peilz (Suisse) 1877
- Non daté
- Huile sur panneau de bois
- Musée départemental Gustave Courbet – Dépôt du Palais des Beaux-arts de Lille – Inv. P 539
- Peintre de plein-air et arpenteur des sites naturels, Gustave Courbet place l’expérience physique du réel et de la nature au centre de ses préoccupations. Le peintre donne ici à voir un morceau de paysage dans lequel le spectateur est invité à la contemplation, à l’image du personnage représenté assis sur la roche calcaire, peut-être un autoportrait.
- Ce tableau a été légué à la ville de Lille par Camille Benoit (1820-1882), peintre et marchand de tableaux lillois. L’homme possédait une collection importante d’œuvres de contemporains, en particulier Le Château Saint-Ange de Camille Corot (1796-1875) ou une Odalisque de Henri Gervex (1852-1929), légués au même moment.
Buste de Gustave Courbet
- Jean Carriès
- Lyon 1855 – Paris 1894
- 1883
- Plâtre
- Musée départemental Gustave Courbet – Dépôt du Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris – Inv. PPS602
Sculpteur et céramiste autodidacte, Jean Carriès débute sa carrière en exécutant des portraits de grands hommes de son temps, à l’image de celui de Courbet exposé ici. Loué par la critique lors de sa présentation au Salon de 1883, ce buste de qualité témoigne de l’importance de la figure de Courbet pour de nombreux artistes, et ce malgré sa réputation publique et politique entachée par sa participation à la Commune de Paris et son exil en Suisse. - Réalisée en 1883, cette sculpture rend compte du processus de réhabilitation déjà en cours, mené par ses proches, le critique d’art Castagnary (1830-1888) et Juliette Courbet (1831-1915), sœur cadette et légataire universelle du peintre, grande donatrice des musées parisiens et nationaux. Le choix du sujet serait concomitant à l’importante exposition rétrospective Courbet, organisée à l’Ecole des Beaux-arts en 1882. Dans cette sculpture, probablement destinée à orner un monument public, Carriès représente Courbet en buste, coiffé d’un chapeau évoquant sa pratique du plein air.
La Loue
- André Masson
- Balagny-sur-Thérain 1896 – Paris 1987
- 1952
- Huile sur toile
- Musée départemental Gustave Courbet – Dépôt du Centre national des arts plastiques – Inv FNAC 23449
- Peintre, sculpteur et dessinateur, André Masson connaît une carrière prolifique et éclectique. Faisant pour un temps parti du mouvement surréaliste, il s’attache à représenter des portraits, des nus, des paysages ou encore des scènes mythologiques.
- Masson devient à partir des années 1950 un regardeur assidu et intime de l’œuvre de Gustave Courbet. En 1955, l’artiste reçoit la commande de Jacques et Sylvia Lacan d’un Panneau masque pour la célèbre et encore méconnue Origine du monde (1854 – musée d’Orsay, Paris). Sur un panneau de bois, Masson trace un paysage dont les traits reprennent ceux du nu de Courbet. Dès lors, il développe une production liée au Maître d’Ornans de par ses sujets – nus suggestifs et érotiques ou paysages franc-comtois. Durant une décennie, Masson peint à plusieurs reprises la rivière de la Loue et sa source. Une exposition lui a été consacrée au musée Courbet à l’été 1991.