De nouvelles mesures pour lutter contre les féminicides

Publié le 02/08/2021 - 12:04
Mis à jour le 02/08/2021 - 12:04

Gérald Darmanin a annoncé dimanche de nouvelles mesures pour tenter d’endiguer les violences intra conjugales, alors que 102 femmes, dont deux en Bourgogne-Franche-Comté,  ont perdu la vie en 2020 sous les coups de leur conjoint ou ex conjoint.

Image d'illustration © Pixabay/ninocare
Image d'illustration © Pixabay/ninocare

Dans une interview au Parisien diffusée en ligne dimanche soir, le ministre dévoile le bilan 2020 des « morts violentes au sein du couple » publié ce lundi.

Si 102 femmes -23 hommes- ont perdu la vie en 2020 dans ces circonstances - le chiffre le plus bas depuis 15 ans alors qu'en 2019 il avait été recensé 146 féminicides - le ministre souligne que l'année dernière a été particulière avec "deux confinements".

La région Hauts-de-France enregistre le nombre de morts violentes au sein du couple le plus élevé en comp- tabilisant 19 victimes. Quatre régions comptabilisent plus de 10 victimes : la Nouvelle-Aquitaine (15 victimes), l’Île-de-France (14 victimes), l’Auvergne-Rhône-Alpes (12 victimes) et la Provence-Alpes-Côte d’Azur (11 victimes).

Morts violentes au sein du couple en Bourgogne Franche-Comté

Département

2018

2019

2020

DOUBS

2

0

0

JURA

1

0

0

HAUTE-SAÔNE

1

0

1

T. DE BELFORT

0

0

0

CÔTE D'OR

1

1

1

SAÔNE-ET-LOIRE

0

1

0

NIEVRE

0

0

0

YONNE

0

1

0

Total Bourgogne Franche-Comté

5

3

2

Néanmoins, poursuit-il, "le nombre d'interventions de la police et de la gendarmerie pour violences intra familiales reste très élevé: plus de 400.000, soit 45 interventions par heure". "Il ne se passe pas une journée sans que le GIGN ou le Raid aille libérer une femme ou des enfants pris en otage..."

Gérald Darmanin note que les violences intrafamiliales "sont en train de devenir le premier motif d'intervention des policiers et gendarmes".

Pour tenter de lutter contre ce fléau, le ministre de l'Intérieur annonce notamment le traitement prioritaire des plaintes pour violences conjugales, un officier spécialisé dans ces violences dans chaque commissariat et chaque brigade de gendarmerie.

"inacceptable"

Il tire également les leçons du féminicide de Mérignac, le 4 mai dernier, particulièrement atroce, pour lequel il avait demandé une mission d'inspection.

Cette mission avait conclu dans son rapport à une multitude de manquements qui avait conduit à ce que Chahinez, 31 ans, soit brûlée vive dans la rue par son ex-conjoint, après qu'il lui avait tiré dans les jambes pour la faire tomber.

M. Darmanin avait demandé à la mission d'inspection un nouveau rapport pour identifier les responsabilités. Le rapport remis la semaine dernière au Premier ministre n'a pas été rendu public.

Alors que le Canard enchaîné a révélé qu'un policier ayant pris une des plaintes de Chahinez avait été lui-même condamné pour violences conjugales et était en attente d'un passage en conseil de discipline, le ministre qualifie cette situation d'"inacceptable".

Et annonce avoir demandé au patron de la police nationale de saisir l'IGPN, la "police des polices", qui devra remettre son rapport dans 6 semaines.

Le ministre demande en outre que les conseils de discipline se réunissent "sous trois mois maximum" dans ce type de cas et que le policier concerné ne soit "plus en contact du public" dans l'attente d'une décision du conseil.

Pour assurer un meilleur suivi de ces situations, le ministre met l'accent sur la consigne donnée aux policiers et gendarmes de faire "un signalement au procureur", l'objectif étant que "100% des constatations se transforment en plainte ou signalement".

Les mains courantes sont en outre proscrites "définitivement".

Pour faire face à un nombre accru des procédures (193.000 l'an dernier), M. Darmanin promet de favoriser le recrutement d'officiers de police judiciaire.

En outre, Gérald Darmanin souhaite que dans chaque département, il y ait "des équipes spécialisées dans la lutte contre les violences conjugales" (brigade de protection des familles en zone police; maison de protection des familles en zone gendarmerie).

Dès "la fin août", un responsable national sera nommé auprès du Directeur général de la police nationale (DGPN), du Directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN) et du préfet de police "sur le modèle de ce qui existe en matière de terrorisme et de drogue".

Enfin, concernant les armes à feu - un tiers des femmes sont tuées par arme à feu -, le ministre souhaite que le fichier des personnes mises en cause pour violences intra conjugales soit connecté à ceux des possesseurs d'armes et d'interdits de port, et que les forces de l'ordre les consultent "systématiquement".

"Cela permettra, dit-il, de vérifier si un mis en cause " pour de tels faits de violences "est détenteur d'une arme et donc de la lui retirer, sans même le témoignage de sa conjointe".

(Avec AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Société

Journée nationale de la résilience 2025 : la préfecture de la Haute-Saône lance son appel à projets

À l'occasion de la journée nationale de la résilience prévue le 13 octobre 2025, la préfecture de la Haute-Saône appelle les citoyens, les organisations et les entreprises à se mobiliser. L'objectif : sensibiliser le grand public aux risques naturels et technologiques présents dans l'environnement via des actions d'information et de prévention.

Des armes blanches dans les cartables ? Opération de contrôle de police au lycée Condé à Besançon

Face au phénomène de possession d’arme blanche et d’agressions dans des établissements scolaires en France, le préfet du Doubs a demandé aux forces de l’ordre, police et gendarmerie de mener des contrôles aléatoires aux abords des établissements scolaires dans l’ensemble du département en lien avec les directions. Un contrôle s’est déroulé ce jeudi 17 avril entre 07h30 et 08h00 au lycée Condé à Besançon? Objectif : sensibiliser les jeunes et éventuellement, récupérer des armes blanches qui pourraient être retrouvées dans des sacs d’élèves.

Exclusivité – Nicolas Bergeret, le consul bisontin qui représente la Bourgogne Franche-Comté à Francfort

Originaire de Besançon, Nicolas Bergeret, consul général de France à Francfort, était en visite les 15 et 16 avril 2025 à Besançon. Objectif : rencontrer des acteurs locaux tels que la maire de Besançon et la présidente de Région Bourgogne Franche-Comté pour développer différents axes de la Maison de la Bourgogne Franche-Comté située à Mayence. À quoi sert cette représentation de notre région en Allemagne ? Interview.

Haute-Saône : la préfecture interdit les lâchers de lanternes volantes et de ballons

Dans un souci de préservation de l’environnement, de protection de la faune et de sécurité aérienne, Romain Royet, préfet de la Haute-Saône, annonce, dans un communiqué du 14 avril 2025, l’interdiction des lâchers de lanternes (dites "lanternes célestes ou thaïlandaises") ainsi que des ballons à usage récréatif ou de loisir.

Pâques 2025 : les Français vont dépenser en moyenne 51 € pour le chocolat

À l’approche de Pâques, le chocolat s’impose plus que jamais comme le cœur des traditions gourmandes des Français. Selon une étude menée par Bonial, application spécialisée dans la préparation des achats, les consommateurs prévoient de dépenser en moyenne 51 € pour leurs chocolats de Pâques cette année.

L’Université Marie et Louis Pasteur franchit une nouvelle étape en matière d’inclusion 

Le 24 février 2025, l'Université Marie et Louis Pasteur a signé une convention de partenariat avec le Fonds pour l'insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP) pour la période 2025-2027. Ce partenariat stratégique marque une volonté de faire de l'accessibilité et de l'accompagnement des personnels en situation de handicap une priorité.

Le ministère de la Justice recrute plus de 150 éducateurs pour la protection judiciaire de la jeunesse

Le ministère de la Justice poursuit ses recrutements en 2025, avec l’ouverture de plus de 150 postes d’éducateurs pour sa direction de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), accessibles par concours. Leur mission : accompagner les jeunes suivis par la justice et les aider à s’insérer dans la société. Les candidats intéressés pourront échanger avec des éducateurs lors d’un live chat le jeudi 24 avril à 14h.

Concours national de reconnaissance des végétaux : une Bisontine en route pour la finale nationale

La finale régionale du Concours national de reconnaissance des végétaux s’est tenue jeudi 10 avril 2025 au CFPPA de Dijon Quetigny, rassemblant 107 jeunes issus de neuf établissements de Bourgogne-Franche-Comté, ainsi que 19 professionnels. À l’issue des épreuves, six jeunes talents ont été sélectionnés pour représenter leur région lors de la finale nationale les 1er et 2 octobre prochains à Angers, au parc Terra Botanica.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 6.99
couvert
le 19/04 à 06h00
Vent
1.46 m/s
Pression
1009 hPa
Humidité
83 %