De cinq ans de prison à la perpétuité requis au procès des attentats de janvier 2015 à Paris

Publié le 08/12/2020 - 17:16
Mis à jour le 08/12/2020 - 17:22

Le parquet national antiterroriste a requis mardi 8 décembre 2020 des peines allant de cinq ans de prison à la réclusion criminelle à perpétuité à l’encontre des 14 accusés jugés au procès des attentats de janvier 2015 contre Charlie Hebdo, une policière de Montrouge et l’Hyper Cacher.

©Alexane Alfaro ©
©Alexane Alfaro ©

Les peines les plus lourdes, soit la perpétuité, ont été réclamées contre Mohamed Belhoucine, jugé par défaut pour "complicité" de crimes terroristes et présumé mort en Syrie, et contre Ali Riza Polat, présenté comme le "bras droit" du tueur de l'Hyper Cacher Amedy Coulibaly.

M. Polat, 30 ans au moment des faits, "a occupé tout au long de ce procès une place particulière", a souligné dans son réquisitoire l'un des deux avocats généraux, Jean-Michel Bourlès, en décrivant un accusé "impulsif, intolérant à la frustration, intolérant à la contradiction". Ali Riza Polat "connaissait nécessairement, indubitablement, la proximité avérée de Coulibaly avec l'idéologie jihadiste", a estimé M. Bourlès. "Même s'il le conteste", il avait "une connaissance précise du projet terroriste", a ajouté le magistrat, en notant que l'accusé avait côtoyé "tous les protagonistes" du dossier et était apparu "à chaque stade de la préparation" des attentats.

Le parquet a réclamé trente ans de réclusion assortie d'une période de sûreté des deux tiers à l'encontre d'Hayat Boumeddiene, ex-compagne d'Amedy Coulibaly, jugée en son absence car introuvable depuis sa fuite en Syrie quelques jours avant les attentats. Cette figure du jihad féminin hexagonal "a eu un rôle important dans la préparation des crimes commis par son mari", a estimé la deuxième avocate générale, Julie Holveck, en insistant sur la radicalisation de la jeune femme. "Elle a fait ses choix en conscience", a-t-elle insisté.

De lourdes peines ont également été demandées concernant les 11 autres accusés, jugés pour leur soutien logistique présumé aux frères Cherif et Saïd Kouachi et à Amedy Coulibaly, auteurs des attaques qui ont fait 17 morts et soulevé une onde de choc mondiale.

Vingt ans ont ainsi été réclamés contre Nezar Mickael Pastor Alwatik, ancien codétenu d'Amedy Coulibaly décrit comme radicalisé, et dix-sept et treize ans contre Amar Ramdani et Saïd Makhlouf, accusés d'avoir recherché des armes pour le tueur de l'Hyper Cacher dans le cadre d'une filière "lilloise".

Concernant Metin Karasular, Michel Catino, Abdelaziz Abbad et Miguel Martinez, impliqués dans le volet "belgo-ardennais" du dossier, le parquet a requis quinze à dix-huit ans de prison. "Ils possédaient les clés pour comprendre que leurs interlocuteurs évoluaient dans un milieu radicalisé", a-t-il jugé.

Les magistrats ont par ailleurs réclamé sept ans d'emprisonnement, assortis d'une période de sûreté des deux tiers, à l'encontre de Mohamed Fares, pour lequel ils souhaitent que la qualification terroriste soit abandonnée. Elle l'avait déjà été pendant l'instruction pour Christophe Raumel, contre lequel cinq ans de prison ont été requis.

Le verdict est attendu le 16 décembre.

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Justice

Interpellations de Frédéric Vuillaume : FO porte plainte pour “atteinte à la liberté d’expression et du droit de manifester”

Le syndicat Force Ouvrière Conseil Régional Franche-Comté-Bourgogne appelle à un rassemblement de soutien à Frédéric Vuillaume, son secrétaire général, devant le tribunal judiciaire de Montbéliard le 27 mars à 13h30. Ce dernier est convoqué au tribunal de police pour une amende de 68 euros liée à des slogans scandés lors de la visite de la ministre Aurore Bergé à Onans.

Tribunal administratif de Besançon : une hausse des litiges de 30% en 2024

Le tribunal administratif de Besançon dresse un bilan positif de l'année 2024, marqué par une intensification de son activité et un engagement renforcé au service des justiciables. "Avec une équipe qui s'est étoffée au fil des mois, l'année 2024 fut, pour le tribunal administratif de Besançon, placée sous le signe de la satisfaction du travail accompli au service de l’intérêt général et des justiciables", a déclaré Cathy Schmerber, présidente du tribunal.

Le procès en appel pour dénonciation calomnieuse de Jonathann Daval renvoyé

Le procès en appel dans le cadre d'une affaire de dénonciation calomnieuse de Jonathann Daval, qui purge une peine de 25 ans de réclusion pour le meurtre de son épouse Alexia, a été renvoyé vendredi au 11 avril 2025 par la cour d'appel de Besançon. L'ancienne belle-famille de l'informaticien de 41 ans a demandé le renvoi de l'audience pour "modification de conclusions".

Dans le Doubs, les services de l’État vont frapper mieux et plus fort au porte-monnaie des fraudeurs

Le Comité opérationnel départemental anti-fraude (CODAF) s'est réuni en formation plénière jeudi 13 mars 2025, sous la présidence conjointe du préfet du Doubs, du procureur de la République près le tribunal judiciaire de Besançon et du procureur de la République près le tribunal judiciaire de Montbéliard pour dresser le bilan des actions 2024 et fixer les priorités de contrôle 2025. Deux conventions ont été signées à cette occasion. À quoi servent-elles ? Explications.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 9.12
couvert
le 29/03 à 00h00
Vent
0.4 m/s
Pression
1012 hPa
Humidité
77 %