Dans le tunnel, long d'un kilomètre cent, quelques lampes vacillantes apparaissent sporadiquement au loin. Un grondement sourd se fait entendre. Long, lancinant. Qui s'arrête puis reprend, méthodiquement.
En s'approchant de sa source, le grondement se fait plus intense. La poussière se soulève, toujours plus dispersée. Les oreilles des visiteurs sont maintenant remplies de ce bourdonnement.
Et dans cette anarchie des sens, le monstre apparaît. Deux grands yeux jaunes fixent les visiteurs, rattachés à un corps de près de cent mètres de long. Des gens habitent cette énorme machine : des agents courageux travaillent sur ses wagons.
Des travaux nocturnes
C'est leur quotidien nocturne. De 22h à 6h du matin, pour ne pas gêner la vie en dehors de ces murs, qui ignore tout de cette activité qu'on dirait clandestine. Et durant dix mois, ces courageux évoluent dans ce milieu inhospitalier. Afin de s'assurer que le tunnel ferroviaire de Chalezeule puisse continuer de laisser passer des trains en toute sécurité.
Des travaux de sécurisation
Débutés le 18 février, ces travaux de confortement et de sécurisation du tunnel de Chalezeule ,qui relie Chalezeule aux Clairs-Soleils, vont durer jusqu'au 9 novembre. « Ils étaient nécessaires pour combler à l'usure de l'installation, créées en 1858, et palier à quelques avaries : venues d'eau, écaillage des moellons et des briques... » explique Sébastien Gelin, pilote de l'opération.
2300 tonnes de béton
Les agents de SNCF Réseau doivent ainsi renforcer 400 mètres de voûte (l'équivalent de 2300 tonnes de béton sur 7000 m2) et 270m2 du mur de soutènement, ainsi que réparer et installer quelques appareils électriques.
Pour ce faire, deux colossales machines ont été réquisitionnées : deux trains de travaux de 130 mètres de long qui projettent 100 tonnes de béton par nuit sur la voûte pour la renforcer. « Seules dix entreprises utilisent ce genre de machines » se targue le pilote d'opération.
45 agents
Mais les moyens ne sont pas que mécaniques : « 45 agents travaillent sur le site » détaille M. Gelin, « ce qui correspond à 2400 heures de travail. » Avec les retombées économiques qu'on peut imaginer pour les communes alentours, puisqu' il faut loger ces agents et qu'ils se restaurent. Une « base de vie » a d'ailleurs été construite près de la gare de Roche-lez-Beaupré.
En tout, le chantier coûte 9,9 millions d'euros, financés par SNCF Réseau. Un chantier colossal qui est et restera caché au nez et à la vue des riverains.
@SNCFReseau : de gros travaux prennent place la nuit dans le tunnel entre Chalezeule et Clairs-Soleils pic.twitter.com/6dCxgWLlmb
— macommune.info (@maCommune) 2 juillet 2019
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