Quels sont les principaux dangers que peuvent rencontrer les entreprises ?
Gilles Oudot : "Les attaques les plus fréquentes sont effectuées par des cryptlockers. En général, ce sont des pièces jointes que l'on reçoit par mail, qu'on ouvre et qui installent un cheval de Troie ou un autre virus s'attaquant aux ordinateurs ayant Windows installé sur leurs appareils. Quand ce type de virus est activé, les fichiers de l'ordinateur sont cryptés, les messages également. Le virus affiche alors un message indiquant que pour récupérer les données, une rançon est exigée. Soit l'entreprise la paie, soit elle est handicapée pendant un à deux jours. C'est un véritable ralentissement pour les entreprises.
Autre chose, qui arrive moins fréquemment, c'est l'escroquerie au président. C'est lorsqu'un escroc se fait passer pour le chef d'une entreprise, envoie des messages aux salariés au sujet de contrats par exemple et qu'il leur demande de faire un virement dans les plus brefs délais sur tel ou tel compte. En général, les escrocs se renseignent sur la géolocalisation du vrai chef d'entreprise et en profitent pour manipuler les salariés en son absence. C'est pourquoi lorsqu'un salarié reçoit un message de la sorte, il doit s'assurer de la véracité des propos du message.
Enfin, le vol de données est un danger courant pour les entreprises, puisqu'elles sont son ADN. Souvent, les cybercriminels sont dans d'autres pays et les frontières entravent les enquêtes, il est donc difficile juridiquement d'y donner suite."
Comment éviter ce type de problème au sein des entreprises ?
Gilles Oudot : "Avant tout, la protection est humaine : 80% de la protection est l'attention et la vigilance. Pour ma part, je suis très méfiant des adresses finissant en gmail.com notamment. Les entreprises ont intérêt à faire des formations pour les salariés. De plus, tout le monde ne doit pas avoir accès à tout et il faut mettre des passerelles sécurisées en particulier entre l'intranet et internet, sinon c'est trop facile pour les cybercriminels. Les maîtres mots sont du bon sens et beaucoup de vigilance.
Dans le Doubs, est-il fréquent qu'un chef d'entreprise dépose plainte à cause de la cybercriminalité ?
Gilles Oudot : "Globalement, seulement 2% des entreprises (en zone gendarmerie) donnent le signal ou déposent plainte pour garder une bonne image de l'entreprise. Il y a tout de même de plus en plus de chefs d'entreprise qui nous font remonter les informations, mais sans aller jusqu'au bout."