Cyberattaques : un centre d'urgence pour la Bourgogne-Franche-Comté

Publié le 24/02/2022 - 16:00
Mis à jour le 24/02/2022 - 18:04

La Bourgogne-Franche-Comté est une est une des premières régions de France à disposer d’un centre d’urgence cyber (CSIRT) de haut niveau. Opérationnel dans le courant du premier semestre 2022, il accompagnera les collectivités et entreprises de la région.

En 2020, le nombre d’attaques par rançongiciels traitées par l’ANSSI a presque été multiplié par quatre par rapport à 2019. L’État a confié à l’ANSSI un volet cybersécurité comprenant notamment la création d’un réseau de CSIRT régionaux –(Computer Security Incident Response Team)

Ces centres d’urgence cyber sont destinés à centraliser les réponses aux incidents de sécurité rencontrés par les collectivités et les entreprises, avec des moyens renforcés de proximité et aussi de les sensibiliser aux enjeux de cybervigilance.

  • Une enveloppe nationale de 136 millions d’euros a été attribuée au volet cybersécurité de France Relance pour renforcer la cybersécurité des administrations publiques et des territoires sur la période 2021-2022.

Porté par l’Agence Régionale du Numérique et de l’intelligence artificielle (ARNia), le dispositif régional de réponse aux incidents cyber a été présenté ce jeudi 24 février 2022. Ce centre a pour vocation d'accompagner les victimes d'attaques, collectivités et entreprises de taille intermédiaire, depuis la déclaration de l’incident jusqu’à la fin de la remédiation.

La création de l’ARNia, premier service public du numérique de haut niveau, est une  évolution du GIP Territoires numérique de Bourgogne–Franche-Comté. Fort de 1.840 adhérents, son but est de permettre aux communes, citoyens et entreprises la maîtrise politique des enjeux numériques en matière de démocratie et d’inclusion, également d’écologie et de e-commerce, de données ouvertes et de cybersécurité.

Apporter une réponse de proximité, pertinente et efficace aux victimes

"L’accroissement des échanges numériques durant la crise sanitaire s’est accompagné de la recrudescence des rançongiciels à l’encontre des collectivités et des entreprises, qui paralysent un temps leur fonctionnement et engendrent de lourdes pertes financières" a souligné son président Patrick Molinoz.  "En accompagnant les acteurs dans la résolution rapide des incidents et en les sensibilisant aux enjeux de la cybersécurité, le centre d’urgence régional contribuera à limiter directement les impacts sociaux économiques de ces cyberattaques"

"Nous devons bâtir une conscience collective, une culture partagée par tous sur ce sujet pour prévenir les risques " Fabien Sudry, préfet de la région Bourgogne- Franche-Comté, préfet de la Côte-d’Or.

La Bourgogne-Franche-Comté s’est très rapidement portée candidate à la création d'un centre d'urgence cyber. Elle sera une des premières en France à mettre en œuvre son CSIRT dès le 1er semestre 2022. " La Bourgogne-Franche-Comté a fait des enjeux numériques une de ses priorités" a expliqué ce jeudi matin la présidente de région Marie-Guite Dufay. "La création d’un CSIRT s’inscrit pleinement dans les orientations stratégiques de notre politique publique sur les usages numériques (PPUN). C’est aussi un premier pas vers notre objectif de faire émerger un vrai service public du numérique avec la montée en puissance de la nouvelle Agence Régionale du Numérique et de l’intelligence artificielle (ARNia), créée en ce début 2022. "

Un million d'euros sur trois ans

De 2022 à 2024, un accord avec l’ANSSI (agence nationale de la sécurité des systèmes d'information) permettra le financement du CSIRT à hauteur d’un million d’euros pour le fonctionnement du service durant trois années.  À l’issue de ces trois années, le CSIRT a vocation à être pérennisé grâce au développement de son propre modèle économique en lien avec le réseau des centres cyberrégionaux.

"Les menaces cyber touchent tout type d’organisation, petite comme grande, privée comme publique (…)  Avec l’explosion des rançongiciels, il est primordial de soutenir les victimes au niveau régional. Ce CSIRT a pour vocation d’apporter une réponse technique, concrète et immédiate aux victimes de cyberattaques de taille intermédiaire" Emmanuel Naëgelen, directeur général adjoint de l’ANSSI.

Le préfet de la région Bourgogne-Franche-Comté, Fabien Sudry, s'est félicité de cette initiative lors de la signature de la convention. "Loin d’être abstraites, les attaques cyber se sont invitées dans le quotidien des collectivités territoriales et des établissements publics, comme les hôpitaux, en Bourgogne-Franche-Comté mettant en difficulté nos services publics de proximité les plus essentiels. Au-delà de la sphère publique, tous les acteurs de la vie économique et sociale sont des cibles soit dans l’intention de désorganisation, soit pour des motifs cybercriminels à des fins lucratives…."

Info + : Un centre d’appel pour une réponse immédiate aux urgences de cybersécurité

Le centre d’urgence cyber a pour vocation d’accompagner les acteurs du territoire régional depuis la déclaration de l’incident en les orientant vers les bons prestataires et les bonnes actions à mener.

La principale mission du CSIRT régional est de traiter les demandes d’assistance des acteurs de taille intermédiaire tels que les PME et ETI, les collectivités territoriales et les associations locales puis de les mettre en relation avec des partenaires de proximité pour la résolution de leur incident : prestataires locaux de réponse à incident qualifiés par l’ANSSI ou labellisés ExpertCyber par cybermalveillance.gouv.fr, CERT-FR - centre national de réponse à incidents au sein de l’ANSSI, services de police ou unités de gendarmerie, auprès desquels les dépôts de plainte seront encouragés...

Son activité sera corrective et préventive

Centralisation des demandes d’assistance suite aux incidents de sécurité sur les réseaux et les systèmes d’information

  • Délimiter et comprendre l’incident, transmettre les premiers bons réflexes, préparer le dossier d’incident.

Accompagnement des victimes

  • Mettre en relation les victimes avec les prestataires d’analyse et de restauration du SI, d’une part, et avec les services de police et de gendarmerie en charge du traitement judiciaire, d’autre part.
  • Établissement et la maintenance d’une base de données des vulnérabilités
  • Analyse de l’état de menace.

Prévention

  • Diffusion d’informations sur les précautions à prendre pour réduire la survenue d’incidents.
  • Sensibilisation, formation, partage des connaissances.
  • Accompagnement de la filière numérique locale dans la montée en compétences et le développement de l’offre de proximité : sécurisation des systèmes vulnérables, retour à la normale après l’incident, etc.

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