Après la crise de la Covid-19, les collectivités comme la Ville de Besançon sont une nouvelle fois très impactées par une crise, celle de l’énergie. Il ne s’agit plus de distribuer des masques ou d’ouvrir des vaccinodromes, mais de diminuer au maximum la facture énergétique des équipements municipaux. "C’est un tsunami qui remet en cause notre modèle de société et affecte le service public entre autres", a déclaré Anne Vignot, maire de Besançon.
Un appel national à l’État
Suite à l’appel de Johanna Rolland, maire de Nantes et présidente de France urbaine (association représentant les métropoles, grandes villes et agglomérations), au gouvernement le 23 septembre dernier, les collectivités françaises demandent à l’État d’aider les grandes villes. Cela se traduirait par de 12 mesures concrètes et urgentes dont la mise en place de dispositions pour les collectivités les plus impactées par l’explosion du coût de l’énergie, soit un bouclier d’urgence énergétique et favoriser l’accélération des investissements des collectivités territoriales en faveur de la transition écologique.
Trouver 8 millions d’euros
Pour la Ville de Besançon, l’augmentation du prix de l’énergie atteint les 8 millions d’euros supplémentaires en 2023 (sur un total de 12 millions d’euros). Pour trouver cette somme, elle commence dans un premier temps par attaquer l’énergie directement comme l’éclairage public, la baisse de la température de l’eau des piscines de 1°C, l’allumage du chauffage et une température à 19°C (au lieu de 22°C jusqu’à présent) dans les établissements publics (à l’exception des crèches et des écoles qui sont prioritaires et dont le chauffage a été rallumé ce lundi matin). "Avec ces mesures, on devrait économiser 2 millions d’euros, mais il reste encore 6 millions", explique la maire.
Éclairage des équipements sportifs, marché de Noël, fermeture des musées…
Jusqu’où les collectivités devront-elles aller pour réduire au maximum leurs factures d’énergie ? Le 1er septembre, la Ville de Strasbourg a annoncé devoir procéder à des coupes budgétaires : fermeture des musées deux jours par semaine (au lieu d’un), l’annulation de l’évènement des Rues libérées (Journée sans voiture) et un marché de Noël qui aura lieu, mais "sobre".
À Besançon, aucune décision n’est encore arrêtée, mais Anne Vignot l’admet : "on est au pied du mur". La maire ne prend aucun risque à faire des suppositions sur de prochaines coupes, mais elle pourrait bien être obligée de prendre exemple sur Strasbourg. "On ne veut pas se retrouver à fermer des services pour payer des factures c’est pourquoi on fait appel à l’État", a-t-elle indiqué. "Nous faisons tout et on fera tout ce qu’on pourra pour préserver le service public, mais personne ne connaît la bonne solution, la plus simple c’est de fermer, mais on travaille actuellement sur d’autres pistes".
Une réunion invitant tous les clubs sportifs de la ville s’est déroulée il y a deux semaines au cours de laquelle 64 clubs étaient présents pour échanger sur d’éventuelles décisions à prendre pour faire des économies d’énergie.
Anne Vignot a précisé qu’elle ferait connaître les décisions "au fur et à mesure".
Infos +
L'évolution de la facture énergétique de la Ville de Besançon :
- 2021 : 5 millions d'euros
- 2022 : 6,7 millions d'euros
- 2023 : 12 millions d'euros
La Ville compte :
- 700 bâtiments
- 65 écoles
- 50 équipements sportifs et culturels