Installé au centre-ville, 17 avenue Élisée Cusenier, le Crédit Municipal de Besançon est de plus en plus plébiscité en cette fin d'année, en raison de l'inflation. "Notre rôle, c'est aussi de répondre aux besoins des gens lors de situations sociales difficiles" explique Françoise Henriot-Donier, responsable de l'agence pour laquelle elle travaille depuis 2011.
"Certains n'ont plus les moyens de manger, d'autres ne peuvent plus faire leur plein d'essence. Les gens viennent généralement en cas d'urgence. Salariés, sans emploi, frontaliers, … tous les milieux sociaux sont concernés et touchés par cette crise. Quand je vois un couple de retraité obligé de se séparer d'un bien car il n'arrive pas à finir le mois, ça me brise le cœur." – Françoise Henriot-Donier, responsable d'agence au Crédit Municipal de Besançon
Le Crédit Municipal propose en effet plusieurs services, dont le prêt sur gage ; soit le dépôt d'objets de valeurs contre la remise presqu'immédiate d'une somme d'argent. Bijoux, montres, diamants, perles fines, or, argent, objets d'art, pièces de mode et même grands vins sont acceptés, avant d'être expertisé si nécessaire.
Une fois la transaction réalisée, le client repart avec une somme maximale de 3 000 € et l'objet est transféré dans un espace de stockage sécurisé et tenu secret. Il pourra le récupérer s'il rembourse son prêt dans un délais de six mois, pouvant être prolongé à deux ans sous certaines conditions. Au-delà, et sans signe de vie de l'intéressé, le bien sera vendu aux enchères.
Il est aussi possible de contracter un prêt personnel jusqu'à 75 000 € ou bien un "micro-crédit", allant de 300 à 5 000 € sur une durée de 6 à 60 mois. Pour être éligible à ce dernier, la personne doit résider sur le territoire de la structure accompagnante depuis plus de 6 mois, être en situation d'exclusion du crédit bancaire classique (le surendettement, par exemple) ou bien avoir subi un accident de la vie (séparation, maladie, perte d'emploi, …).
"À l'époque, il y avait un sentiment de honte, qui s'est volatilisé"
"Le Crédit Municipal a une vocation historiquement sociale et solidaire" souligne Françoise Henriot-Donier. "Son activité est publique, avec des fonds qui lui sont propres. Tout est transparent, nos résultats sont accessibles à toutes et tous. Nous avons le sentiment d'être légitime car nous ne sommes pas là pour la rentabilité ou pour faire de la publicité, mais simplement pour que les gens sachent qu'on existe et qu'on peut, s'ils le souhaitent, leur rendre service."
La responsable d'agence confesse qu'à l'époque, avant le déménagement des locaux il y a 8 ans, "il y avait souvent un sentiment de honte en franchissant les portes". Dans sa nouvelle organisation, le Crédit Municipal propose désormais un espace ouvert et commun. "Avec le temps, la culpabilité s'est volatilisée. Nous avons œuvré pour valoriser nos clients" explique-t-elle.
Nous avons également demandé à Françoise Henriot-Donier quels étaient les objets les plus insolites qu'elle a pu accueillir en son agence : "Une fois, nous avons eu une serrure romaine. Mais je vais surtout mentionner les bijoux, dans leur ensemble. Ils peuvent provenir du monde entier, avec une beauté et une rareté toujours surprenante."
Une vente aux enchères le 6 décembre
Le Crédit Municipal, qui travaille avec deux commissaires-priseurs, maître Dufrèche et maître Renoud-Grappin, organise ses ventes en enchères en alternance chez l'un et l'autre. La prochaine aura lieu le 6 décembre, 11 rue de l'Église à Besançon.
"Les clients participent parfois eux-mêmes aux ventes" nous partage Françoise Henriot-Donier. "C'est également arrivé que le possesseur d'un bien proposé aux enchères, ou ses proches, le récupère à cette occasion."
Il est possible de se s'y rendre sans inscription, sauf en cas de participation sur internet (où les gens peuvent également suivre la vente en tant que simple spectateur).