Un récent arrêté ministériel, applicable le 31 août, officialise et harmonise les dérogations accordées "à titre exceptionnel" aux établissements pour le niveau de qualification exigé des adultes qui prennent en charge les moins de 3 ans.
Ces dérogations seront applicables dans un "contexte local de pénurie", précise le texte. L'employeur, s'il peut prouver qu'il a vainement cherché un salarié qualifié pendant au moins trois semaines, pourra embaucher un candidat non qualifié : il devra seulement prendre en compte son expérience, "notamment auprès d'enfants", voire tout simplement sa "motivation".
Les syndicats s'inquiètent de la baisse du niveau de service
Il ne s'agit pourtant pas de laisser croire que les métiers de la petite enfance ne requièrent aucune "compétence spécifique", assure à l'AFP le ministère des Solidarités, qui gère ce dossier. Mais, pour le Syndicat national des professionnels de la petite enfance (SNPPE), le risque est bien de "brader" les qualifications des salariés déjà en place et de voir des mesures exceptionnelles "devenir ensuite permanentes".
"L'État se contente d'organiser la pénurie", soupire Cyrille Godfroid, secrétaire général de ce syndicat. "Certains gestionnaires vont utiliser cet arrêté pour maintenir les crèches ouvertes coûte que coûte. Mais pour quel niveau de service ensuite ?" interroge-t-il.