Le directeur de Créatech, Denis Lyautey, explique clairement que les choix qui l'ont poussé à accepter au sein de son entreprise un apprenti "ne sont pas financiers." A l'inverse de l'emploi d'un salarié déjà qualifié, qui trahirait un besoin immédiat de main d'œuvre, la présence de Lucas "permet à un potentiel employé de se former à nos méthodes de travail, notre organisation." Le directeur souligne également qu'il "renforce la jeunesse de l'entreprise", un facteur qui lui paraît important dans une société aujourd'hui.
M. Lyautey note tout de même une contrainte à avoir un apprenti dans ses équipes : "il faut qu'il y ait, au moins au début, un tuteur qui soit disponible pour lui enseigner de vraies compétences. On ne veut pas en faire un presse-boutons, mais un vrai employé à part entière, et cela prend du temps" précise le directeur de l'entreprise.
Nicolas Daguey : "C'est du donnant-donnant"
Une situation qu'a vécu le tuteur de Lucas, Nicolas Daguey, responsable de l'atelier. "C'est sûr qu'avoir un apprenti demande un investissement conséquent. Le former, le guider, lui apprendre toutes les phases professionnelles de notre travail prend beaucoup de temps. Et il faut toujours faire attention à sa sécurité, on ne peut pas le laisser sur des projets trop dangereux." L'investissement en vaut tout de même la chandelle selon le tuteur. "Une fois ces contraintes passées, l'apprenti devient autonome. C'est vraiment une personne supplémentaire dans l'atelier. Au final, c'est du donnant-donnant, surtout avec un apprenti aussi motivé que Lucas" sourit le tuteur.
Et il est impossible pour lui de passer à côté de la satisfaction de transmettre son savoir-faire à un véritable apprenti dans un cadre favorable au jeune homme. "Mon premier stage avait été très décevant. Je ne voulais pas que Lucas ait à subir la même chose que moi. Je voulais le former et lui donner goût au monde professionnel. Je crois que l'objectif est atteint" réfléchit Nicolas.
Lucas Baekelandt : "Tout ça va m'être essentiel dans mes projets futurs"
L'objectif est en effet atteint selon Lucas, qui va continuer au sein de Créatech sa prochaine formation, un BTS CPRP de deux ans. "J'ai maintenant envie de travailler dans le domaine de la micromécanique" explique le jeune homme de 18 ans, qui a appris récemment l'obtention de son baccalauréat professionnel Technicien Usinage avec mention Bien. "Je vais changer de service, passer de l'usinage à la conception. Mais je vais toujours travailler dans le même domaine. Mon objectif serait de faire le produit de A à Z, de la conception à sa production" se projette l'apprenti.
Il précise cependant que toute son expérience, il la doit principalement à son tuteur. "Je n'avais pas l'impression d'être seulement un apprenti, mais aussi d'être utile. Il m'a consacré énormément de temps, m'a accompagné, m'a transmis son savoir, sa méthode de travail. Tout ça va m'être essentiel dans mes projets futurs" reconnaît Lucas, reconnaissant envers celui qui l'a guidé dans le monde professionnel.
A propos de Créatech
Créatech est une entreprise de micromécanique située à Besançon spécialisée dans la conception et production de pièces de précision destinées à l'horlogerie, au biomédical et un peu à l'aéronautique. Elle emploie dix salariés en août 2016, dont un apprenti. Elle a été créée en 1999, et réalise en 2014 un chiffre d'affaire d'un peu plus d'un million d'euros.