Le président de la République a annoncé officiellement la réouverture des commerces, des terrasses et de plusieurs lieux culturels à partir du 19 mai. Le couvre-feu pourrait prendre fin le 30 juin.
"L'étape zéro, c'était la réouverture des écoles le 26 avril. Nous avons assumé cette priorité éducative et cette stratégie de vivre avec le virus", a affirmé le chef de l'Etat dans un entretien à la presse régionale.
Première étape le 3 mai
comme prévu, les restrictions de déplacement à 10 km du domicile seront levées, les collégiens et lycéens retrouveront les salles de classe... En revanche, le couvre-feu demeurera inchangé.
19 mai : couvre-feu repoussé à 21H00.
Ce sera aussi le retour des terrasses des bars et restaurants, avec 6 personnes par table maximum. "Il nous faut retrouver notre art de vivre à la française, en restant prudents et responsables", a affirmé le chef de l'Etat.
Les commerces pourront aussi rouvrir à cette date, avec des jauges et protocoles adaptés, de même que les musées, cinémas et théâtres - dans la limite de 800 personnes en intérieur et 1.000 en extérieur.
Troisième étape : le 9 juin
Le couvre-feu sera décalé à 23H00 et les cafés et restaurants pourront rouvrir en intérieur - toujours avec six convives par table maximum.
Il sera possible de retourner à la salle de sport et le télétravail sera assoupli.
Enfin le 30 juin, à la veille des vacances
"Fin du couvre-feu", a affirmé le chef de l'Etat. Il sera possible de participer à des événements de plus de 1.000 personnes, mais avec un pass sanitaire, c'est-à-dire un teste négatif de moins de 72 heures ou un certificat d'immunité.
Ce pass "ne sera jamais un droit d'accès qui différencie les Français", a assuré Emmanuel Macron, en précisant qu'il "ne saurait être obligatoire" dans les restaurants, théâtres et cinémas. "Par contre, dans des lieux où se brassent les foules, comme les stades, festivals, foires ou expositions, il serait absurde de ne pas l'utiliser", a-t-il considéré.
Les professionnels de l'hôtellerie-restauration se sont réjouis d'avoir "enfin un calendrier", tout en s'inquiétant d'inconnues sur le niveau des jauges et des aides. "Enfin on a les clés du déconfinement et on peut s'organiser pour travailler", s'est félicité auprès de l'AFP Roland Héguy, président de l'Umih, principal syndicat du secteur, alors que du côté des indépendants (GNI), Didier Chenet s'est dit "déçu de ne pas rouvrir pour le week-end de l'Ascension".
Le chef de l'Etat l'a répété: "Je n'ai jamais fait de pari sur la santé et la sécurité de nos concitoyens", "nous avons été éclairés par la science et nous avons fait le choix de mettre l'humain avant tout". Car "la vie de la Nation ne se réduit pas à l'évolution des courbes", a-t-il assuré.
"Une vie aussi normale que possible"
Pour Simon Cauchemez, membre du Conseil scientifique qui conseille le gouvernement, "si l'on étale progressivement la levée des restrictions sanitaires jusqu'à début juillet, avec un rythme plus soutenu sur la vaccination, on se retrouve au début des grandes vacances dans une situation épidémique plus tenable".
Avant la présentation de ce calendrier, l'épidémiologiste Catherine Hill avait estimé mercredi sur BFMTV que déconfiner largement ne serait "absolument pas raisonnable", car "on a plus de gens qui arrivent en réanimation qu'au pic de novembre".
Selon les chiffres de mercredi soir, 5.879 malades du Covid sont hospitalisés en réanimation, soit moins qu'au pic d'avril 2020 (autour de 7.000) mais plus qu'à l'automne (4.900).
Le Covid a fait 324 morts en 24 heures, pour un total de 103.947 décès.
En revanche, le nombre de malades du Covid hospitalisés est repassé mercredi sous la barre des 30.000, pour la première fois depuis début avril (29.911). Et le nombre quotidien de cas positifs (27.000 en moyenne sur ces sept derniers jours) est inférieur à ce qu'il était il y a un mois (environ 40.000).
Alors que le rythme de la vaccination est un enjeu crucial, de nombreuses voix ont appelé le gouvernement à anticiper l'ouverture des injections aux 50-55 ans sans conditions de comorbidité, fixée pour l'instant au 15 mai.
Vaccination par âge
Une option écartée par le chef de l'Etat : "on va continuer à prioriser par âge", mais la vaccination sera ouverte "à compter du 1er mai" à tous les adultes obèses, ayant un indice de masse corporelle supérieur à 30, a-t-il affirmé.
Pour l'heure, 14,9 millions de personnes ont reçu au moins une injection, dont plus de 6 millions ont reçu leurs deux doses (soit 11,5% de la population majeure).
Le but de ces mesures est de permettre le "retour à une vie aussi normale que possible", a martelé le chef de l'Etat, qui compte "reprendre(son) bâton de pèlerin et aller dans les territoires" dès "le début du mois de juin".
Et "tant je serai là, il n'y aura pas de hausses d’impôts en sortie de crise", a-t-il assuré.