Covid-19: l’Europe à nouveau épicentre de la pandémie, record de contaminations en Allemagne

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est alarmée ce jeudi 4 novembre 2021 du rythme « très préoccupant » de transmission du Covid-19 en Europe, qui pourrait déboucher sur un demi-million de morts supplémentaires sur le continent d’ici février.

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Cette quatrième vague "massive" frappe tout particulièrement l'Allemagne, qui a battu jeudi son record d'infections quotidiennes datant de décembre 2020, avec 33.949 nouvelles contaminations en 24 heures.

"Nous sommes, de nouveau, à l'épicentre", a déploré le directeur de l'OMS Europe, Hans Kluge, lors d'une conférence de presse en ligne.

"Le rythme actuel de transmission dans les 53 pays de la région européenne est très préoccupant (...). Si nous restons sur cette trajectoire, nous pourrions voir un autre demi-million de décès dus au Covid-19 dans la région d'ici février", a-t-il mis en garde.

Utiliser massivement les masques

Le cap des cinq millions de morts provoqués par la pandémie de Covid-19 a été franchi lundi soir. A elle seule, l'Europe a enregistré plus d'1,4 millions de décès.

Le nombre de nouveaux cas par jour est en hausse depuis près de six semaines consécutives en Europe et le nombre de nouveaux morts par jour est en hausse depuis un peu plus de sept semaines consécutives, avec environ 250.000 cas et 3.600 décès quotidiens, selon les données officielles par pays compilées par l'AFP.

La hausse actuelle est notamment portée par la Russie (8.162 décès ces sept derniers jours, +8 % par rapport à la semaine précédente), l'Ukraine (3.819 décès, +1 %) et la Roumanie (3.100 décès, +4 %).

"La plupart des personnes hospitalisées et mourant du Covid-19 aujourd'hui, ne sont pas complètement vaccinées", a souligné M. Kluge. En moyenne, d'après l'OMS, seulement 47 % des personnes de la région, qui comprend les pays européens et plusieurs d'Asie centrale, ont reçu deux doses de vaccins.

Pour lutter contre la pandémie, l'organisation a appelé à continuer la vaccination, à utiliser massivement les masques et à pratiquer les mesures de distanciation sociales.

"Des projections fiables montrent que si nous parvenions à un taux d'utilisation de 95 % des masques en Europe et en Asie centrale, nous pourrions sauver jusqu'à 188 000 vies sur le demi-million de vies que nous risquons de perdre d'ici février 2022", a noté M. Kluge. En Allemagne, 19.702 cas quotidiens ont été enregistrés en moyenne sur les 7 derniers jours, un nombre qui n'avait pas été atteint depuis fin avril.

"Certaine insouciance"

"La situation est grave", a commenté sur la chaîne publique ZDF Helge Braun, bras droit d'Angela Merkel à la chancellerie. "Nous constatons déjà une charge massive (dans les hôpitaux) en Thuringe et en Saxe", deux régions particulièrement touchées, dans l'ex-RDA. Les ministres de la Santé du gouvernement fédéral et des régions allemandes pourraient décider de nouvelles mesures de restriction.

Mais la reprise de l'épidémie intervient en Allemagne dans un contexte politique compliqué, avec un gouvernement réduit depuis les dernières élections législatives à expédier les affaires courantes, en attendant qu'aboutissent des négociations en cours en vue d'une nouvelle coalition entre sociaux-démocrates, Verts et libéraux.

La chancelière sortante Angela Merkel s'est déclarée ce week-end "très inquiète" de l'évolution de la pandémie, se disant notamment "très attristée" du nombre élevé de personnes de plus de 60 ans non vaccinées et regrettant le retour "d'une certaine insouciance".

Le ministre de la Santé, Jens Spahn, a appelé l'ensemble des régions, compétentes pour les questions sanitaires, à durcir les règles pour les non-vaccinés en leur interdisant l'accès à certains lieux publics ou en exigeant un coûteux test PCR.

L'OMS estime, en prenant en compte la surmortalité directement et indirectement liée au Covid-19, que le bilan de la pandémie pourrait être deux à trois fois plus élevé.

(Source AFP)

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