Covid-19 : l’épidémie recule toujours… mais “moins vite”

Alors que l'épidémie amorce un léger rebond en France mais sans conséquence sur le système de soins, la circulation du virus décroit mais moins rapidement selon l'agence régionale de santé de Bourgogne-Franche-Comté  

© D Poirier

Un taux d'incidence à 143 cas pour 100.000 habitants (185 en France) contre environ 200 la semaine dernière : la circulation du virus est en recul selon les derniers chiffres de Santé publique France.

Cette diminution s’est cependant ralentie ces 7 derniers jours et le taux de positivité des tests ne décroche toujours pas, pour s’établir à l’échelle régionale à près de 15%.

"Si les indicateurs épidémiologiques et hospitaliers s’inscrivent dans une tendance à la baisse ces sept derniers jours, le rythme de leur décroissance marque le pas" souligne l'ARS Bourgogne-Franche-Comté en précisant que, chaque jour, de nouvelles hospitalisations

pour des formes sévères de COVID sont encore enregistrées, ce qui rappelle le potentiel de dangerosité du virus.

On dénombre 546 patients Covid-19 dans les hôpitaux de la région, dont 293 au motif principal du Coronavirus. Parmi eux, 25 sont en soins critiques.

Au 3 juin 2022,  le bilan de l’épidémie en Bourgogne-Franche-Comté s’établit à 6.461 décès en établissements de santé et 2.497 en établissements médico-sociaux.

Rebond en France

Au niveau national, l'épidémie de Covid-19 a commencé ces derniers jours à rebondir en avec une reprise des contaminations. Depuis quelques jours, "on voit d'ores et déjà une légère augmentation (...) de la circulation virale" du coronavirus, a déclaré lors d'une conférence de presse Guillaume Spaccaferri, épidémiologiste chez Santé publique France.

Il a néanmoins souligné "l'absence d'impact hospitalier", même s'il est encore tôt pour évaluer celui-ci.

Le nombre de cas de Covid déclinait régulièrement depuis deux mois, après avoir atteint deux pics successifs ces derniers mois, sur fond d'essor du variant Omicron, l'un en janvier et l'autre au tout début du printemps.

Mais l'épidémie recommence à progresser depuis quelques jours. La moyenne des cas sur sept jours, indicateur qui permet de lisser des variations anormales, est en hausse depuis lundi et s'inscrit désormais aux environs de 20.000 nouveaux cas quotidiens.

Pourquoi cette reprise ? "C'est toujours délicat d'apporter une réponse avec une cause unique", a admis M. Spaccaferri, évoquant "une moins bonne application des gestes barrières" ainsi que "l'impact de la diffusion de BA.4 et BA.5".

Ces nouvelles incarnations du variant Omicron, potentiellement plus contagieuses que les précédentes, sont notamment devenues majoritaires en Afrique du Sud et au Portugal où elles ont provoqué de récentes vagues de cas, désormais stabilisées.

En France, les deux gagnent du terrain même si elles restaient minoritaires dans les chiffres arrêtés à la semaine dernière:  moins de 1 % des nouveaux cas pour BA.4 et 5 % pour BA.5.

Les experts de Santé publique France ont toutefois noté que l'expérience de l'Afrique du Sud et du Portugal était a priori rassurante, puisque ces deux pays n'ont pas connu de vagues massives d'hospitalisations et de décès. "A ce jour, il n'y a pas de signal qui laisse penser que BA.4 ou BA.5 sont plus sévères que les autres lignages d'Omicron", a remarqué l'épidémiologiste Anna Maisa.

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