On ne peut pas "garantir" que les cafés, bars et restaurants "rouvriront le 20 janvier", a prévenu Jean Castex mardi matin sur Europe 1. "Ça va dépendre de la façon dont nous aurons passé la période de fêtes", qui peut "être propice à une circulation accélérée" du virus si "nous n'étions pas collectivement responsables", a ajouté le Premier ministre.
Idem pour la culture: les "résultats" sanitaires ne sont "pas encore au rendez-vous" pour une reprise. "L'exception culturelle, ce n'est pas l'exception sanitaire", a résumé le Premier ministre.
Un discours difficilement audible par les deux secteurs. Le monde de la culture dénonce une mise à mort. Plusieurs rassemblements étaient organisé rassemblements dans toute la France mardi.
A Besançon, des artistes déambulait dans les rues de Besançon en début d'après-midi pour crier leur incompréhension face aux restrictions sanitaires qui touchent encore le monde culturel.
Ce combat est également mené devant les tribunaux: syndicats et artistes ont annoncé saisir le Conseil d'Etat via un "référé liberté", une procédure d'urgence, comme ont pu le faire ces dernières semaines les professionnels de la restauration, ou bien le secteur du ski.
Sauter l'école
Pour tenter de calmer la grogne, M. Castex a confirmé qu'une "rallonge de 35 millions d'euros" serait accordée au secteur de la culture et qu'un réexamen de la situation aurait lieu le 7 janvier.
Côté hôtellerie-restauration, ce sont plusieurs milliers de professionnels qui se sont rassemblés lundi à Paris au cri de "Laissez-nous travailler".
Les restaurateurs contestent le fait que leurs établissements soient d'importants lieux de contamination. Jean Castex a toutefois assuré qu'une étude scientifique réalisée en France allait être prochainement publiée, et qu'elle confirmait que "restaurants et cafés" étaient bien des lieux où l'on se contamine.
Si rien ne change pour les restaurants et la culture, les Français peuvent à nouveau se déplacer partout et sans attestation, après un mois et demi de restrictions.
Mais la crise sanitaire est loin d'être finie et les indicateurs stagnent. Conséquence: un couvre-feu strict allant de 20 heures à six heures le matin prend le relais du confinement.
Seule exception, les déplacements seront autorisés la nuit de Noël, même s'il est recommandé aux Français de ne pas se réunir à plus de six adultes. Il faudra en revanche rester chez soi le soir du 31 décembre.
Pour limiter les risques de contamination avant les vacances, qui commencent samedi, Jean Castex a suggéré que les enfants qui le peuvent n'aillent pas à l'école jeudi et vendredi, reprenant à son compte une idée émise par le Conseil scientifique qui guide le gouvernement.
Une "tolérance" sera appliquée, a précisé le cabinet du ministre de l'Education nationale. Les parents devront toutefois prévenir les établissements scolaires.
Plus largement, le Conseil scientifique recommande "l'autoconfinement" pendant une semaine à ceux qui souhaitent passer des fêtes en famille, c'est-à-dire poser des congés ou télétravailler sept jours avant le 24 ou le 31 décembre.