"Le recul manque encore pour en faire une évaluation complète et rigoureuse", a expliqué M. Véran lors d'une audition au Sénat par la commission d'enquête sur l'adéquation du pass vaccinal à l'évolution de l'épidémie de Covid-19. "C'est trop tôt, ça fait un mois."
- Le pass vaccinal a succédé en France fin janvier au pass sanitaire, dont il est une version plus stricte. Il impose aux Français d'être vaccinés contre le Covid pour accéder à de nombreux lieux, comme les restaurants et cinémas, alors que son prédécesseur laissait la possibilité d'un test négatif au coronavirus. Le but poursuivi par le gouvernement était double : limiter les risques de contamination dans les lieux concernés, même si les vaccins ont largement perdu leur efficacité contre la transmission du virus, et pousser les non-vaccinés à sauter le pas.
Malgré le manque de données concrètes, M. Véran s'est dit convaincu que le pass vaccinal a été efficace sur ces deux plans. "Il nous a permis de renforcer la protection d'un certain nombre de lieux de brassage et de progresser sur la primo-vaccination d'une partie de la population", a insisté le ministre.
L'annonce, puis l'entrée en vigueur, du pass vaccinal se sont en effet accompagnées d'un rebond de la vaccination anti-Covid. Le rebond s'est toutefois concentré sur les adultes les plus jeunes, les moins à risque de forme grave de Covid. M. Véran s'est aussi référé au pass sanitaire qui a, selon lui, fait la preuve de son efficacité contre l'épidémie.
Il a estimé que ce dispositif avait permis d'éviter plusieurs milliers de décès liés au Covid en France, citant des estimations du Conseil d'analyse économique (CAE), rattaché au gouvernement. Cette étude, qui mêlait considérations sanitaires et économiques, n'a pas été publiée dans une revue ou relue de manière indépendante.
Une autre étude, publiée en janvier dans le Lancet Public Health et comparant différents pays dont la France, estime que le pass a pu relancer la vaccination anti-Covid mais ne se prononce pas sur les effets plus larges contre l'épidémie.
(Source AFP)