Le rituel est désormais bien rôdé: d’abord une allocution d’Emmanuel Macron, suivie mardi soir par près de 30 millions de Français, pour dévoiler les termes d’un allègement du confinement et « fixer un cap ». Charge ensuite aux ministres de préciser « les mesures de réouvertures et les protocoles qui prévaudront ».
"Nous ne pouvons pas baisser la garde, notre objectif est de permettre un retour par étapes à une vie plus normale, de vous permettre de passer les fêtes de fin d'année avec vos proches tout en limitant au maximum le risque de reprise épidémique", a fait valoir le chef du gouvernement lors d'une conférence de presse, deux jours après l'allocution télévisée d'Emmanuel Macron.
Pour les commerces, auto-école et visites immobilières
Les petits commerces doivent rouvrir dès samedi avec une jauge portée à 8 m2 par client, ainsi que les cours de conduite des auto-écoles et les visites immobilières, "dans le respect du protocole sanitaire", a précisé Jean Castex.
Pour les sorties
Le principe du confinement et des attestations de sortie, élargies à un rayon de 20 km pendant 3 heures, est maintenu jusqu'au 15 décembre. Il doit être remplacé à cette date par un couvre-feu nocturne de 21H à 7H au moins jusqu'à la fin janvier, qui sera toutefois levé lors des soirées de réveillon de Noël et du Nouvel-An.
Mais, a prévenu le Premier ministre, il sera "impératif" de "limiter" le nombre de convives, en promettant "des recommandations concrètes" avant les vacances.
Pour les stations de ski
Les stations de ski seront par ailleurs ouvertes à Noël mais les remontées mécaniques resteront fermées. Cette décision était très redoutée par les professionnels du ski et les élus des régions concernées, qui avaient estimé dans une tribune jeudi qu'il n'y avait "aucune raison crédible à ne pas rouvrir" dès les vacances de Noël, qui représentent entre 20 et 25% de leurs recettes.
Concernant les cultes
Les offices religieux pourront également reprendre dès samedi, avec une jauge maximale de 30 personnes qui pourra évoluer "progressivement", "en fonction de la situation sanitaire".
Et les universités, les restaurants, le télétravail ?
Un retour à la normale, avec réouverture des restaurants et reprise des cours à la fac, est envisagé pour le 20 janvier, mais à la condition expresse que "la période des fêtes de fin d'année ne (se soit) pas traduite par un rebond de l'épidémie", a prévenu le Premier ministre, en rappelant que d'ici là, "le télétravail restera la règle et devra être le plus massif possible".
Jean Castex a annoncé jeudi vouloir faire de 2021 "l'année de la gastronomie française" afin d'aider les restaurants, particulièrement touchés.
Nouvelles aides économiques
Face à la crise économique et sociale, le Premier ministre a annoncé une aide pour les travailleurs précaires, saisonniers, intermittents ou extras" avec une "garantie de ressource de 900 euros par mois" jusqu'en février 2021 pour ceux qui ont travaillé plus de 60% du temps en 2019, soit environ 400.000 bénéficiaires.
La Garantie jeunes, à destination des 16-25 ans qui ne sont "ni en emploi, ni en études, ni en formation" et "en situation de précarité financière", bénéficiera en 2021 à "au moins 200.000 jeunes", soit un doublement de ses bénéficiaires.
Le Premier ministre a encore annoncé la montée en puissance du dispositif d'aide aux jobs étudiants qui vont passer de 1.600 à 20.000 emplois, pour accompagner "les décrocheurs" pendant les premières années de leurs études.
Pour les entreprises de certains secteurs pénalisés par la crise comme l'hôtellerie, le tourisme ou l'événementiel, et dont le chiffre d'affaires a chuté "au moins de moitié", une aide "de 15% à 20%" du chiffre d'affaires sera accordée. Le chef du gouvernement a également rappelé le nouveau mode de calcul du Fonds de solidarité pour les entreprises qui resteront fermées en décembre, sur la base de 20% du chiffre d'affaires réalisé pendant la même période de 2019, s'il est plus favorable que l'aide de 10.000 euros.
Près d'un mois après la mise en place du reconfinement, le locataire de Matignon s'est dit "conscient" que les mesures restrictives "ont suscité de la colère et de l'incompréhension", mais "les premiers résultats sont là", s'est-il félicité. En particulier, le taux de reproduction du virus (R0), "aujourd'hui estimé à 0,65".
Vers un "testing de masse" ?
Si le nombre de malades hospitalisés est désormais inférieur à 30.000 et que la pression continue à baisser en réanimation, plus de 16.000 nouveaux cas positifs ont été confirmés mercredi, bien au-delà du palier des 5.000 cas/jour fixé par Emmanuel Macron pour desserrer plus l'étau.
Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a indiqué "travailler" à la "faisabilité" et "l'intérêt" d'opération de "testing de masse au sein de certaines collectivités", à l'image de celle menée par le président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez.
Le Premier ministre a en outre indiqué que la stratégie française de vaccination serait présentée la semaine prochaine. La France pourrait être "en capacité de démarrer une vaccination à la fin du mois de décembre, début janvier", a confirmé M. Véran.
Mais "nous en avons encore pour plusieurs mois en 2021" à subir la crise sanitaire et ses conséquences, a prévenu Jean Castex.
(source AFP)