Le gouvernement n’a pas conditionné la levée de ces restrictions à l’évolution de la situation sanitaire.
Après d'autres pays européens comme l'Angleterre et le Danemark, la France à son tour desserre les contraintes, en suivant un calendrier en deux étapes annoncé fin janvier.
Aux yeux des autorités, la menace due au variant Omicron est désormais limitée puisqu'il est moins dangereux que ses prédécesseurs, bien que nettement plus contagieux. "On constate depuis quelques jours une inversion encore fragile de la tendance, avec moins de cas déclarés chaque jour que sept jours auparavant", a souligné mardi sur France Info le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.
Un "signal très encourageant", a-t-il estimé, invitant toutefois à "rester prudent", notamment en raison du sous-variant d'Omicron, "BA.2, très contagieux" qui semble avoir retardé le pic des contaminations dans d'autres pays.
Le calendrier a été dévoilé le 20 janvier 2022 par jean Castex. Petit rappel des mesures annoncées.
2 février 2022
Le port du masque dans l'espace public n'est plus obligatoire en extérieur. Cette restriction était étendue à l'ensemble des centres-villes de France. La levée de cette obligation concerne également les remontées mécaniques dans les stations de ski.
Fin des jauges lors des rassemblements dans les lieux publics assis : stades, salles de concert, théâtres, etc.). Attention, toutefois, pour accéder à ces lieux, le port du masque demeurera obligatoire.
Le télétravail n'est plus obligatoire, mais reste "fortement recommandé".
"Le télétravail reste une pratique recommandée", explique la ministre du Travail Élisabeth Borne. Il n'y a pas de nombre de jours ciblé. "Tout cela doit se discuter dans l'entreprise, via le dialogue social. Et les accords d'entreprise sur le sujet doivent s'appliquer." Malgré l'obligation en janvier, le télétravail n'a pas particulièrement progressé par rapport aux mois précédents.
15 février 2022
Le délai limite d’injection du rappel vaccinal contre la Covid-19 réduit de sept à quatre mois pour pouvoir avoir un pass vaccinal valide.
16 février 2022
Mercredi 16 février, ce sont les discothèques, fermées depuis le 10 décembre, qui pourront rouvrir et les concerts debout seront à nouveau autorisés. La consommation au comptoir sera également possible dans les bars, tout comme la consommation dans les stades, les cinémas et les transports
- Consommation possible dans les stades, cinémas et transports, de même que la consommation debout dans les bars.
- Possibilité de reprendre les moments conviviaux en entreprise
- Fermées depuis le 10 décembre 2021, les discothèques pourront rouvrir dans le respect du protocole sanitaire.
- Les concerts debout peuvent reprendre dans le respect du protocole sanitaire.
Et dans les écoles ?
Jean Castex envisage également un allègement du protocole sanitaire pour les établissements scolaires au retour des vacances de février, soit pas avant le 7 mars, date à laquelle tous les enfants (des trois zones) seront rentrés de vacances.
Dans les écoles, où le virus circule particulièrement et seuls 4 % des 5-11 ans sont vaccinés, Emmanuel Macron indique vouloir, "si les chiffres se confirment", "donner de la visibilité, au retour des vacances scolaires pour chaque zone, sur l'allégement du protocole scolaire". Le sujet sera à l'ordre du jour du conseil de défense sanitaire de mercredi.
"Rester vigilant"
En moyenne sur sept jours, 322.256 cas ont été enregistrés, selon les derniers chiffres (contre 366.179 il y a une semaine). "Nous devons rester vigilants, car la pression hospitalière reste élevée", relève Emmanuel Macron dans une interview à La Voix du Nord mise en ligne mardi soir. "Ceux qui pensent qu'on en aurait fini avec l'épidémie, c'est faux", souligne-t-il.
Cette situation mitigée à l'hôpital explique que la France n'aille pas aussi loin que le Danemark et l'Angleterre, où le pass sanitaire a été levé.
"Leur niveau d'occupation (des soins intensifs) est à un niveau beaucoup plus bas que le niveau auquel nous sommes en France", a expliqué devant des sénateurs Jean-François Delfraissy, président du conseil scientifique, chargé de conseiller le gouvernement. Selon lui, cette différence est "multifactorielle" et tient notamment à un moins bon taux de vaccination en France chez les plus âgés, les plus à risque de développer une forme grave.
"La levée des restrictions décidée par le gouvernement ne devrait pas changer grand chose à une épidémie qui de toute façon n'est plus contrôlée", estime ainsi Philippe Amouyel, épidémiologiste et professeur de santé publique au CHU de Lille. "Et grâce au pass vaccinal, on diminue énormément le risque de faire des formes graves tout en réduisant le risque de transmission", ajoute-t-il.
L'épidémiologiste invite toutefois à scruter l'évolution des indicateurs avant de décider de nouveaux allègements.