Dès ce samedi, environ 6 millions de Français ne pourront plus sortir de chez eux après 18h, sauf dérogations.
Anne vignot a admis sur France info la nécessité de prendre des mesures sanitaires en raison de la très grande tension sur des hôpitaux qui vivraient très mal arriver la troisième vague. Mais elle pense que le principal de la circulation du virus se fait en journée.
La maire EELV de Besançon pose donc la question de l'intérêt d'avancer le couvre-feu à 18h "Les commerçants nous ont dit au départ être contents de ne pas être confinés et qui s’il fallait passer par un couvre-feu plus tôt, il faudra le faire (...) Mais en réduisant les plages horaires des activités commerciales, on sait qu’on va concentrer les flux et on a vu ces derniers week-ends que les grandes surfaces en particulier ne jouent pas le jeu. Les clusters, on les imagine dans les centres commerciaux. Du coup, la mesure ne semble pas toujours très appropriée..."
Le maire LR de Metz François Grosdidier a été plus radical en estimant que la mesure était inadaptée estimant que "le seul coup de frein" qui fonctionne reste le confinement. Pour lui, le couvre-feu à 18 ne sert "à rien, sauf à tuer plus sûrement les commerces qui vivent encore..."
Mesure trop tardive ?
"Le couvre-feu est une mesure qui me semble relativement tardive et peut-être insuffisante, mais espérons qu'il produise des effets", a pour sa part déclaré Mathieu Klein quelques jours après avoir plaidé pour un reconfinement local, comme d'autres élus du Grand Est, dont le président (LR) de la région Jean Rottner et le maire (LR) de Reims, Arnaud Robinet.
Damien Meslot, le maire LR de Belfort, estime que cette mesure sera inefficace et qu'il impérieux d'accélérer la campagne de vaccination.
"On a rajouté deux heures de couvre-feu, on aura surement un impact dans le bon sens dans 15 jours-trois semaines, mais probablement très modeste", a estimé samedi sur BFMTV Frédéric Adnet, chef des urgences de l'hôpital Avicennes de Bobigny.
Face à une situation sanitaire "dégradée" le maire de Nice Christian Estrosi avoue pour sa part qu'"il n’y avait que deux solutions: le confinement total des habitants des Alpes-Maritimes, ou bien les laisser libres jusqu’à 18?heures (...) Entre ces deux maux, on a choisi le moindre mal pour permettre à l'économie locale de tourner".
"On peut être perplexe afin de savoir si cette mesure est vraiment à même de ralentir la circulation du virus" admet Alain Chrétien le maire Agir de Vesoul. "Mais un reconfinement général aurait été très mal vécu sur le plan social, économique et psychologique. Quel choix avait le gouvernement ? Au-delà, je pense qu'il faut s'en remettre à l'avis du conseil sanitaire qui a une vue d'ensemble. A nous d'accompagner cette mesure, mais aussi d'accompagner les habitants les plus fragilisés par cette crise..." conclut l'édile.