Coût de l’électricité dans les transports : “On ne pourra pas aider tout le monde”

Le gouvernement n'entend pas compenser le surcoût de la facture énergétique dans les transports, même s'il se dit prêt à discuter avec la SNCF, a indiqué le ministre Clément Beaune jeudi 15 septembre 2022.

© D Poirier

"On ne financera pas tout pour tout le monde", a déclaré M. Beaune à des journalistes, au congrès de Régions de France à Vichy. Pour le cas particulier de la SNCF, le ministre a indiqué qu'il discuterait du sujet avec son PDG Jean-Pierre Farandou. "L'État ne pourra pas tout absorber, ça c'est clair", a-t-il insisté.

Pour 2023, "on va voir le surcoût exact et comment va évoluer le coût de l'énergie d'ici la fin de l'année", a noté le ministre des Transports, alors que M. Farandou a estimé mercredi le surcoût attendu pour le moment entre 1,6 et 1,7 milliard d'euros.

La SNCF devrait pouvoir vivre "sans un impact énorme" l'an prochain et, "à très court terme, ce n'est pas un sujet budgétaire majeur de la relation État-SNCF", a assuré M. Beaune. Mais il faudra être vigilant pour 2024, quand la plupart des contrats d'achat d'électricité à l'avance viendront à terme, a-t-il noté.

"D'une manière générale, (l'État) ne couvre pas tous les coûts pour les régions"

M. Beaune n'envisage pas a priori d'aide pour les régions, qui sont engagées par contrat à couvrir la hausse des prix de l'énergie pour les transports publics qu'elles organisent. Par exemple, la moitié du surcoût en électricité de la SNCF sera imputable aux trains régionaux et devrait donc théoriquement être remboursée par les régions.

"D'une manière générale, (l'État) ne couvre pas tous les coûts pour les régions. (...) Il faudra qu'elles en supportent une partie", a-t-il ajouté, rappelant que la Première ministre Élisabeth Borne avait annoncé que le gouvernement entendait surtout aider les communes. M. Beaune n'est "pas complètement hostile" à ce que les régions puissent afficher des déficits d'exploitation temporaires, précisant qu'aucune décision n'a encore été prise à ce sujet.

La présidente de Régions de France, la socialiste Carole Delga (Occitanie) a demandé sur une autre scène à Vichy des "compensations" et "un plan complet du modèle économique ferroviaire". "Pour 2023, nous estimons l'impact de l'inflation pour les régions à plus d'un milliard sur nos budgets", a souligné Mme Delga.

Clément Beaune a parallèlement indiqué qu'il réfléchissait à une "mesure tarifaire" permettant de favoriser l'usage des transports publics. Il s'est dit plus intéressé par la formule actuellement testée en Espagne - la gratuité des abonnements après un certain nombre de parcours en train - que par le "billet à 9 euros" allemand (tous les transports publics allemands, urbains et régionaux, étaient à 9 euros par mois cet été) qui a peu incité les automobilistes à délaisser leur véhicule.

(AFP)

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