Meilleure infiltration et gestion des eaux pluviales, un nouvel espace pour la biodiversité, des usages repensés avec une cour ouverte avec une partie accessible aux habitants du quartier. Pas de doute, la municipalité écolo de Besançon veut faire de cette toute nouvelle cour un modèle.
Faire cours dans la cour
Les enseignants pourront même y faire cours dehors et utiliser l'utiliser cour comme support pédagogique, notamment dans l'éducation à l'environnement. Cet espace est le fruit d'un travail mené depuis deux ans, indique la directrice de l'école Brossolette. "C'est un vrai travail que nous avons faits avec les services de la ville, les parents, mais aussi nous avons travaillé avec les enfants avec l'association Anima Natura pour repenser les espaces" explique la directrice de l'école Brossolette, Mme Delsart. "Les enfants de tous les niveaux ont bien imaginé leurs espaces selon leurs besoins. Beaucoup ont demandé des coins de détentes. Nous avons imaginé des univers "tout doux" pour les coins zen, des espaces "tout fous" pour s'amuser, etc. C'est la concrétisation d'un vrai travail collaboratif… "
La Ville de Besançon est partie du constat que les cours de récré classiques sont souvent composées de deux espaces. Un espace généralement bitumeux, le plus souvent plat pour le temps de récréation et l'éducation physique. Et un second, enherbé et arboré, peu utilisé par les enfants.
Pour cette cour de récré du futur, la municipalité a souhaité repenser les usages afin de démultiplier les possibilités d'activités. Fini le foot pour les garçons dans la cour d'école ? "Bien entendu, il y a encore des parties stabilisée où ils pourront jouer au foot, avec les filles !" sourit Claudine Caulet, adjointe à l'éducation à la Ville de Besançon. "Mais il y aura aussi d'autres espaces : un labyrinthe, même un bateau de pirates et des espaces naturelles avec la verdure et de la nature …" Les plantations, dont une partie se feront avec les enfants, se feront à l'automne. "Au printemps prochain, je pense que cela va être magnifique !"
Lutter contre les ilots de chaleur et désimperméabiliser les sols
A Besançon, les espaces extérieurs des écoles représentent une surface totale de 7,18 ha (stationnements, cours, parvis). 3,6 ha soit 51 % de ces surfaces sont couvertes de sols imperméables.
La cour de l'école Brossolette s'étend sur une surface de 13.600 m2 dont 2.860 nouvellement créés. Avec 4.400 m2 de surfaces minérales désimperméabilisées, ce sont près de 9.000 m2 qui ont été déconnecté du réseau des eaux pluviales pour un volume d'eau estimé à 11.000 m3 qui ne sont plus injectés dans le réseau.
"L'école est une centralité" estime la maire EELV de Besançon, Anne Vignot. "Au-delà des aspects environnementaux en augmentant les surfaces végétalisées sur la villes pour lutter contre les îlots de chaleur et renforcer la biodiversité ou d'augmenter la perméabilité des sols, nous avons travaillé sur le rapport entre le quartier et la Ville. L'éducation, c'est dedans, mais aussi dehors.."
Si la cour est réservée aux élèves et aux enseignants durant le temps scolaire, elle sera accessible aux habitants le reste de l'année.
#rentrée des classes. J'étais avec @ChanetJF pour accueillir les élèves de l'école Brossolette, surpris de découvrir une toute nouvelle cour. Une cour adaptée aux enjeux du 21ème siècle. pic.twitter.com/Y66FQ9YAxU
— Anne Vignot (@Anne_Vignot) September 2, 2021
La cour de récré idéale a toutefois un coût : 855.000 € TTC, dont 500.000 € subventionné par l'agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse. La Région Bourgogne-Franche-Comté a apporté une contribution de 71.000 €. Le reste, un peu plus de 285.000 € a été financé par la Ville de Besançon.
Cette cour "du XXIe siècle", comme le souligne Anne Vignot est la première du genre sur Besançon. Elle devrait servir de rampe d'essai à d'autres projet de ce type en fonction de l'appropriation de cette nouvelle cour par les enseignants, les élèves et les habitants.