La Préfecture du Doubs annonce dans un communiqué la saisie de l'IGPN pour une enquête administrative "afin d'apporter un éclairage complet sur les circonstances dans lesquelles un bâton de défense souple a été employé".
C'est justement ces circonstances qui ont créé la polémique sur les réseaux sociaux. D'un côté la vidéo postée en ligne samedi par Radio Bip montre un homme de dos, recevant un coup de matraque d’un policier. L’homme se tient le visage et l’on entend une femme derrière en train de crier et de demander à un autre policier : « il fait quoi votre collègue ? Pourquoi il lui a donné un coup de matraque ? " . La victime a été prise en charge par les Street Medics ( en français « soigneur ou secouriste de rues ») sont des volontaires qui fournissent des soins médicaux, comme les premiers secours.
D'un autre côté, la Préfecture assure que cette personne a été touchée pour deux raisons : "Il a essayé de faire obstruction à la poursuite du casseur recherché. On ne le voit pas sur la vidéo, mais les policiers passent et ne s’arrêtent pas vers lui, car ils continuent de remonter la voie pour arrêter le casseur. Il n’était donc pas la cible. Il était là pour protéger les casseurs afin qu’ils puissent s’enfuir. Il faisait donc obstruction de son corps", nous expliquait ce dimanche Nicolas Régny, directeur de cabinet du Préfet du Doubs.
La deuxième raison donnée est celle-ci : « Il y a une bombe lacrymogène à ses pieds qui n’avait pas fonctionné et qu’il a essayé de ramasser afin de la relancer sur les Forces de l’Ordre », poursuit Nicolas Régny qui précise que la personne qui a reçu le coup de matraque a été légèrement blessée à l’arcade sourcilière.
Rappel des faits lors de la manifestation de ce samedi
Des individus « venus pour en découdre », selon la Préfecture, ont lancé des projectiles en direction des Forces de l’Ordre au niveau de la Porte Noire à Besançon (à côté du Rectorat).
La manifestation s’est ensuite poursuivie en direction du tunnel puis de Saint-Jacques pour finir à Chamars où de nouveaux affrontements, plus violents, ont éclaté malgré l'ordre de dispersion donné par le Préfet.
Les Forces de l’Ordre ont riposté à l’aide de grenades lacrymogènes et de deux tirs de LBD « non touchant » (lanceur de balle de défense). Six personnes ont été interpellées à 18h30 à Besançon.
Ce lundi, le préfet du Doubs a souhaité exprimer aux forces de l'ordre "sa reconnaissance, car les dégradations excessives ont été évitées et les bâtiments publics protégés malgré la survenue de plusieurs faits de violence envers les personnes et les biens".
Mi-mars, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner avait affirmé sur BFMTV que l'IGPN avait été saisie par la justice de 174 affaires de violences policières présumées lors de manifestations des "gilets jaunes", indique l'AFP.