maCommune.info : comment construisez-vous chaque saison la programmation de Côté Cour ?
Cyril Devesa : "Nous voyons plus de 200 spectacles avant de sélectionner la vingtaine qui composera la saison Côté Cour. Les spectacles sont choisis en fonction de la qualité artistique, de l’originalité de la proposition, et du sens que porte le spectacle, permettant aux jeunes citoyens en devenir de s’interroger sur le monde qui les entoure."
Le comédien Robin Renucci signe l'édito de votre plaquette 2013-2014 dans le cadre d'une collaboration avec Tréteaux de France qu'il dirige. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette collaboration ?
"Les Tréteaux de France nous ont sollicité afin d’accompagner leur dernière production "le Petit Violon" mise en scène par Alexandre Haslé d’après le texte de Jean-Claude Grumberg. Nous avons choisi de soutenir ce projet en le présentant à des professionnels et en le programmant dans notre saison. Nous partageons de nombreuses préoccupations autour du jeune public et sommes très honorés par l’édito de Robin Renucci."
La saison 2013-2014 révèle la présence de compagnies de Belgique, d'Italie, du Portugal. Y a-t-il une plus grande créativité dans les spectacles pour enfants au-delà de nos frontières ?
"La Belgique reste incontestablement une terre propice à la création jeune public. Mais nous trouvons surtout intéressant que les enfants bénéficient d’une ouverture sur le monde, entendent d’autres langues, échangent avec des artistes venus d’autres horizons, soient confrontés à l’universalité des grandes questions de l’humanité."
Toutes les écoles peuvent-elles bénéficier de vos séances scolaires ?
"Côté Cour est une scène itinérante et peut donc programmer sur tout le territoire régional (y compris en salle non équipée). Chaque commune peut conventionner et permettre à ses établissements scolaires de bénéficier des spectacles."
Votre rôle ne se limite pas à proposer des spectacles aux classes. Comment accompagnez-vous les enseignants pour que leurs élèves ne fassent pas que "consommer" le spectacle ?
"Nous proposons des « outils » aux enseignants pour préparer et prolonger le temps de la rencontre avec le spectacle : échange avec les artistes, atelier autour du spectacle, dossier d’accompagnement des spectacles, formation en direction des équipes éducatives, le livret « escale en scènes » proposant un parcours artistique tout au long de la scolarité de l’enfant… "
Certaines séances sont-elles ouvertes au grand public ? Et si oui, pourquoi ?
"Nous avons créé le réseau côté cour avec la volonté de permettre un égal accès à l’offre culturelle sur la région. Nous nous appuyons pour cela sur la mutualisation des moyens pour limiter les coûts et l’utilisation d’argent public. Dans certaines villes des associations profitent de la venue des compagnies pour organiser avec nous des séances familiales. Le temps scolaire est le vrai temps de l’égalité mais il est important que cette expérience sensible puisse également se faire en famille."
En plus de ces spectacles destinés au jeune public, vous intervenez auprès des lycéens. De quelle manière ?
"Nous coordonnons « Lycéens au spectacle vivant ». Cette action permet chaque année à une vingtaine de lycées de s’inscrire dans un parcours de sensibilisation au spectacle vivant. Ces établissements accueillent une petite forme théâtrale, une même scène jouée de trois façons différentes afin d’aborder la question du choix de mise en scène. Puis les jeunes participent à un atelier de pratique, visitent un théâtre et assistent à au moins un spectacle dans une structure culturelle partenaire."