La police a découvert le corps sans vie d'un homme de 33 ans sur le sol d'une chambre de son domicile. C'est le propriétaire de cet appartement qui avait donné à bail à l'épouse de cet homme en juillet 2018, qui a alerté les policiers. Il voulait entrer dans l'appartement pour des travaux, mais il n'arrivait plus à contacter sa locataire. Il a alerté la police, qui, avec le renfort des pompiers, est intervenue dans l'appartement samedi.
Les policiers ont retrouvé le corps de l'homme. "Aussitôt, tout le monde est sorti pour préserver les traces et les indices de l'appartement pour permettre l'intervention de la police scientifique et technique", souligne Etienne Manteaux, procureur de la République de Besançon.
L'autopsie du corps s'est déroulée ce mardi matin à l'institut médico-légal de Besançon. Les résultats ne sont pas encore connus.
Cette situation a été gérée par le commissariat de police de Dole renforcé par les enquêteurs de la Direction interrégionale de a police judiciaire (DIPJ) de Dijon.
Une histoire de famille "complexe" et de violences conjugales
Le défunt, de nationalité kosovare, vit en France depuis plusieurs années avec sa compagne. "C'est particulièrement grâce à la scolarité de leurs deux enfants que nous arrivons à remonter leur séjour en France, mais en restant encore très flou", indique le procureur. Les enfants du couple, âgés de 10 et 4 ans, ont suivi une scolarité mouvementée. L'aîné a été scolarisé à Besançon de 2011 à 2014, puis à Vénissieux (près de Lyon), puis à Mulhouse en 2015 et à Dole en depuis l'été 2018.
Il s'agit d'une situation familiale complexe puisqu'en été 2018, la mère de famille âgée de 33 ans a loué un appartement dans la Grande rue à Dole alors qu'elle était seule avec ses enfants. Il est apparu que son conjoint était incarcéré suite à des problèmes de violences conjugales sur Lyon, suite à une décision lyonnaise. Son conjoint est sorti de prison et a rejoint sa famille mi-août 2018 à Dole.
Des enfants "en danger" ?
Les enfants inscrits à l'école à Dole depuis début septembre étaient scolarisés de façon "extrêmement chaotique". Etienne Manteaux explique que les enseignants des enfants avaient "une grande difficulté d'obtenir une assiduité scolaire et de pouvoir entrer en contact avec la mère des enfants". Ceci avait amené un projet de signalement par les services éducatifs de terrain qui a été remonté au conseil départemental du Jura. Ce projet n'avait pas encore été envoyé au parquet de Lons-le-Saunier signalant la situation complexe de cette famille. La conviction des éducateurs de terrain était que les enfants étaient probablement "en danger".
Les circonstances de la mort
Le trentenaire a subi une mort d'une "extrême violence". Même si les résultats de l'autopsie n'ont pas encore été révélés, les enquêteurs ont pu constater que le corps découvert le 29 septembre était déjà légèrement putréfié. Son décès est estimé au 20 ou 21 septembre, soit une semaine avant sa découverte. "D'autant plus qu'il a été vu pour la dernière fois le 20 septembre à l'école des enfants", ajoute Etienne Manteaux.
Il s'agit également d'une mort violente puisqu'il a été partiellement décapité. L'arme serait a priori par un merlin, c'est-à-dire une hâche qui est aussi une masse. "Il est possible que le merlin retrouvé sur place soit l'arme du crime", pour le procureur.
Une compagne et des enfants introuvables
La compagne et les enfants ont disparu. Selon l'enquête, ils auraient quitté le territoire national, "en tous cas, on sait que son téléphone portable a quitté la France à compter du 21 septembre", précise Etienne Manteaux, "elle est probablement retournée dans son pays d'origine".
Aujourd'hui, aucun suspect n'est désigné. "Si c'est un homicide prémédité, il est encore beaucoup trop tôt pour le savoir", selon le procureur. Les circonstances du décès sont encore imprécises. Les enquêteurs ont observé un "très grand désordre" dans l'appartement. "De très nombreuses questions se posent : a-t-il été assommé avant d'être partiellement décapité ? etc. Est-ce que les médecins légistes pourront répondre à ces questions…", indique Etienne Manteaux.
Une information judiciaire a été ouverte lundi 1er octobre 2018 pour homicide volontaire.