Les deux corps carbonisés avaient été découverts lundi matin à la sortie de Villeparois, un village près de Vesoul. L'alerte avait été donnée vers 7h20 par un promeneur qui avait aperçu les deux cadavres encore en flammes.
L'autopsie a confirmé les soupçons rapidement émis par les enquêteurs : il s'agit bien du directeur d'un organisme agricole, âgé de 47 ans, et de son fils de 8 ans, a indiqué lors d'une conférence de presse le procureur Emmanuel Dupic.
L'enfant poignardé par son père
Selon l'autopsie, l'enfant présentait "deux plaies" au niveau du coeur, manifestement faite à l'aide d'un couteau, a-t-il précisé.
La cause de la mort du père, en arrêt maladie depuis début juin, n'a toutefois pas pu être déterminée et des analyses complémentaires ont été ordonnées, a-t-il ajouté.
Il est toutefois acquis que l'homme a tué son fils avant d'incendier le corps, puis de s'immoler à son tour par le feu.
Le fils devait être placé en famille d'accueil
Selon M. Dupic, le drame s'est noué sur fond de "climat très tendu" entre le père, qui avait la garde de l'enfant, et la mère. Le couple était séparé depuis juillet 2015, a-t-il précisé.
L'enfant, qui faisait l'objet d'un suivi depuis 2016, était "instrumentalisé" dans le cadre du conflit entre ses parents, selon le procureur. Une situation qui avait des conséquences négatives sur son développement physique, psychologique, affectif et social et avait récemment conduit le juge des enfants de Vesoul à opter pour son placement dans une famille d'accueil, a-t-il ajouté.
Il tue son fils pour échapper à son placement
Cette décision était très mal vécue par le père, comme il l'explique dans une lettre retrouvée à son domicile de Villeparois par les enquêteurs. "C'est ce qui l'a conduit à tuer son fils pour échapper à la mesure" de placement, qui devait débuter lundi dernier, a indiqué le procureur.
La lettre ne dit en revanche rien sur les intentions homicides ou suicidaires du père.
Son avocate avait récemment écrit au tribunal de grande instance (TGI) de Vesoul pour lui demander de ne pas placer l'enfant. La présidente du TGI lui avait répondu "le jour même", lui conseillant de saisir la cour d'appel de Besançon pour contester la mesure, a indiqué M. Dupic.
(Selon AFP)