Les acteurs prévoyaient avant la crise sanitaire un nombre record de 5,3 millions de prises raccordées à la fibre optique cette année, notamment en zone moyennement dense et rurale.
En raison des retards dus au confinement et aux gestes-barrières qui compliquent les chantiers de pose, un million de prises raccordables ne le seront pas, montre une étude commandée par Infranum, qui regroupe les industriels des télécoms.
"On a un assez bon niveau de confiance" sur cette estimation à la condition que des mesures pour la reprise soient mises en place, a précisé à l'occasion d'une visioconférence Etienne Costes, chargé du secteur télécoms et technologies pour le cabinet EY et coauteur de l'étude.
Lors du confinement, les chantiers sont descendus à entre 40% et 50% de leur activité nominale. Les entreprises déclarent depuis être revenues à 75%, et estiment qu'elle seront à 90% à partir de septembre.
Alors que les opérateurs, le régulateur des télécoms et des acteurs publics avaient exprimé des inquiétudes quant la survie de la filière, composée d'une myriade de sous-traitants, les diverses mesures de soutien de l'État et des donneurs d'ordre semblent avoir limité les dégâts, selon les auteurs du rapport.
Ainsi, "11% des acteurs interrogés envisagent de licencier. C'est à la fois peu, mais quand même significatif pour une filière censée tourner à plein", a dit M. Costes.
"Tous les opérateurs télécoms ont pris des mesures sur les délais de paiement", a déclaré le président d'Infranum Etienne Dugas. En revanche, seul "Orange a accepté de payer un surcoût pour aider les entreprises de la filière à accélérer plus fort et plus vite".
Le chantier de déploiement de la fibre optique en France s'inscrit dans le plan "THD" qui vise une couverture intégrale du territoire d'ici à 2022 en internet très haut débit, fixe et mobile.
Pour tenir cet objectif, la filière présentera dans quelques jours ses propositions pour un plan de relance.
(AFP)