Cette mesure, adoptée en première lecture avant son examen au Sénat, permettrait à la "solidarité des Français de s'exprimer", après la crise du coronavirus. Elle "monétise des jours de repos des salariés sous forme de chèques vacances pour les soignants", a expliqué le rapporteur LREM Christophe Blanchet.
Mais ce dispositif, qui devra être précisé par décret, ne "se substitue pas aux mesures de grande ampleur nécessaires pour donner davantage de moyens" à l'hôpital, a souligné cet élu du Calvados.
Pour la ministre du Travail Muriel Pénicaud, "cet acte de générosité permettra dans le même temps de contribuer à la relance du secteur du tourisme très fortement affecté" par l'épidémie.
En parallèle, la ministre a à son tour insisté sur le calendrier du "Ségur de la Santé", censé concrétiser les hausses de salaires et de moyens promis pour les soignants et dont "les conclusions sont attendues en juillet".
Chez les socialistes, Boris Vallaud a fait part d'un "malaise" face à cette proposition de loi "inaboutie" et "hors sujet", au regard des difficultés de l'hôpital.
Selon Caroline Fiat (LFI), ce n'est "pas aux citoyens de remercier les personnels, mais à l'Etat". Elle a plutôt proposé aux Français de "poser un jour de RTT" pour "manifester" le 16 juin, journée de mobilisation des syndicats et collectifs hospitaliers.
Le communiste Pierre Dharréville a fustigé le "culot" de cette proposition de loi LREM "un peu obscène".
"Vous croyez que parce que vous allez offrir des chèques vacances, vous allez faire oublier" la gestion de la crise, a lancé le souverainiste Nicolas Dupont Aignan.
Tout en indiquant que son groupe allait soutenir le texte, l'ex-LREM et "soignante" Annie Chapelier (Ecologie Démocratie Solidarité) a regretté une "mesurette".
"C'est un geste, une marque modeste pour manifester notre profonde gratitude", a réagi pour sa part Agnès Firmin Le Bodo (Agir Ensemble) pour défendre la mesure.
Soutenu par des élus de différents bord, l'élu LR Maxime Minot a reproché aux députés LREM un "plagiat malhonnête" et une "pâle copie", soulignant avoir déposé le 22 mars une proposition de loi en ce sens.
(AFP)