Deux soeurs de Patricia Boulak, 53 ans, qui travaillait depuis 1989 à l'Etablissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) La Rosemontoise, à Valdoie près de Belfort, avaient déposé plainte contre X pour homicide involontaire, mise en danger de la vie d'autrui et non assistance à personne en péril.
"Cette information judiciaire va totalement dans le sens de notre plainte" et "va nous permettre d'apprécier les diverses responsabilités tant sous l'angle des soignants que des résidents", a déclaré à l'AFP Me Fabien Arakélian, qui défend également le fils d'un résident de cette maison de retraite mort du coronavirus.
Les motifs retenus sont ceux "d'homicide involontaire par violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité ou de prudence" et
"d'abstention volontaire des mesures destinées à combattre un sinistre dangereux pour les personnes", qui visent tant la personne physique que la personne morale, a-t-il précisé. "C'est une étape procédurale extrêmement importante, au sein de laquelle on va pouvoir être actifs, avoir accès au dossier et faire des demandes d'actes. C'est l'avant-dernière étape avant le procès", a souligné l'avocat.
L'Ehpad La Rosemontoise, où une trentaine de résidents sont décédés du Covid-19, a été placé le 6 avril sous administration provisoire par l'Agence régionale de santé (ARS) et le conseil départemental du Territoire de Belfort en raison de dysfonctionnements dans la mise en place des mesures de protection sanitaires.
Selon Me Arakélian, qui défend plus d'une trentaine de familles de résidents d'Ehpad morts du virus, la plainte de la famille de Patricia Boulak est la première en France concernant le décès d'une aide soignante des suites du Covid-19.
(Source AFP)