La convention représente "un choix ambitieux d’investir dans la médecine libérale", a déclaré Thomas Fatôme, le directeur général de la Caisse nationale d’assurance maladie. Dans un communiqué, le ministre délégué chargé de la Santé Frédéric Valletoux a salué une convention qui "pour la première fois, repose sur des engagements réciproques" de l’Assurance maladie et des médecins "en matière d’accès aux soins, de pertinence ou encore de permanence des soins".
"Un peu d'espoir"
"Augmenter le nombre d’installations de médecins dans les zones sous dotées, raccourcir le délai moyen d’accès aux spécialistes, réduire le nombre de patients en affection longue durée sans médecin traitant etc. sont autant d’engagements concrets pris par les médecins au service des Français", a-t-il ajouté. "Au moins, aujourd’hui, ça nous donne un peu d’espoir", a souligné Agnès Giannotti, la présidente de MG France, principal syndicat de médecins généralistes, lors de la signature de cette convention au siège de la CNAM.
L’accord "va permettre d’éviter que des médecins ne ferment pour des raisons financières", mais "il n’y a pas le choc d’attractivité dont la médecine libérale a besoin".
Côté spécialistes, le président du principal syndicat de spécialistes Avenir Spé Le Bloc, Patrick Gasser, s’est montré peu enthousiaste pour un accord qui ne revalorise pas de la même manière tous les spécialistes: les hausses de tarifs concernent surtout les disciplines les moins rémunérées aujourd’hui (psychiatrie, pédiatrie, gynécologie médicale...)
"Si les spécialistes ont signé, c’est probablement qu’il s’y retrouvent", a-t-il lancé. Mais "il n’y a pas assez de mesures qui nous emmène vers l’avenir pour apporter une vraie réponse à la population".
MG France, la CSMF et la FMF sont les trois signataires côté généralistes. Avenirs Spé Le Bloc, la CSMF et le SML sont les signataires côté spécialistes.
L’USML, le seul syndicat représentatif à n’avoir pas signé, réclamait une consultation de base à 50 euros pour en revenir à une médecine libérale pure et dure, non "subventionnée" et "caporalisée" par l’Assurance maladie.
Lorsque la réforme sera pleinement entrée en vigueur, à l’horizon 2027, elle représentera une dépense supplémentaire annuelle d’environ 1,6 milliard d’euros pour l’Assurance maladie.
Signe d’intérêt pour la convention négociée longuement parfois difficilement, l’organisme représentant les complémentaires santé (l’Unocam) l’a paraphée également, alors qu’elle ne l’avait pas fait la dernière fois, en 2016.
« Nous commençons à dessiner un chemin pour que l’intervention des complémentaires » dans le financement de la médecine libérale « puisse être visible par les médecins et les assurés », s’est félicitée Delphine Benda, la secrétaire générale de l’Unocam.
(Source AFP)