Confinement et commerce : ces maires expliquent pourquoi ils ne prendront pas d’arrêté

Les maires d’Arbois, de Baume-les-Dames, de Lure, Pirey, Laumes (21) et Sanvignes-les-Mines(71) expliquent dans un communiqué commun comprendre certaines incompréhensions des commerçants, mais estiment que le confinement est un sujet d’intérêt général national « qui ne doit pas être remis en cause par des décisions locales particulières. » Ils souhaitent en revanche que le gouvernement fasse évoluer les règles du confinement et la notion de commerce de première nécessité.

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"Si nous partageons l’incompréhension des commerces fermés lorsque la grande distribution vend les mêmes produits qu’eux et si nous comprenons les difficultés rencontrées par les acteurs économiques contraints à cesser leur activité, nous ne prendrons pas d’arrêté municipal contredisant les décisions de l’État en matière de confinement.

D’abord parce qu’en ces temps troublés (crise sanitaire et multiplication des actes terroristes) nous, Maires, devons faire preuve du plus grand esprit de responsabilité pour renforcer l’autorité Républicaine et soutenir les mesures décidées pour lutter contre la Covid19.

Nous incarnons, au côté de l’État, l’autorité publique et nous ne devons pas saper cette autorité en prenant des actes juridiques illégaux.

Prendre de tels arrêtés alimente un climat de contestation et de sédition qui dessert la cohésion Républicaine et la lutte contre l’épidémie et fait peser des risques juridiques et sanitaires supplémentaires sur les commerçants eux-mêmes.

Ensuite et, plus fondamentalement, parce qu’il n’appartient pas à chaque maire de décider seul ce que doivent être les limites du confinement et par extension de dire ce que sont les commerces ou activités de première nécessité.

En réalité tous ceux qui doivent cesser ou limiter leur activité (les cinémas, les théâtres, les acteurs de la culture et du tourisme, les restaurateurs, les cafés, les hôtels, le monde sportif et les associations, les citoyens eux-mêmes...) souffrent du confinement.

Faire autant d’exception qu’il y a de commune remettrait en cause le confinement lui-même et risquerait d’aggraver l’épidémie.

En revanche nous soutenons les démarches collectives engagées par l’AMF pour que le gouvernement fasse évoluer les règles du confinement et la notion de commerce de première nécessité. L’injustice actuelle par rapport à la grande distribution et aux plateformes de vente en ligne doit être corrigée1 rapidement.

C’est à l’État, en concertation avec les collectivités, avec les acteurs économiques, sociaux et politiques, qu’il appartient de définir les règles de lutte contre la COVID19, parce que la crise est mondiale et que c’est l’État qui débloque les milliards d’Euros nécessaires à l’aide aux acteurs économiques comme à la prise en charge des citoyens frappés par la crise (chômage...).

Le confinement est un sujet d’intérêt général national qui ne doit pas être remis en cause par des décisions locales particulières"

Signataires :

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