Communiqué de presse des Groupes d’action de la France insoumise Besançon, 8 avril 2018 :
"Nous souhaitons réaffirmer tout notre soutien au collectif SolMiRé suite à la décision du TGI de Besançon du 4 avril 2018, condamnant le collectif à l’expulsion du local le Bol’d’R et au paiement d’une indemnité d’occupation.
Depuis le mois d’octobre 2017, les bénévoles de ce collectif ont permis à des familles de migrants laissées à la rue de venir cuisiner, se laver, se réchauffer et pour les enfants de jouer, durant quelques heures.
Face aux manquements graves de la Préfecture du Doubs et de la ville de Besançon qui n’ont pas remplis leurs obligations légales envers les migrant.e.s, les bénévoles de ce collectif ont apporté un peu d’humanité à ces enfants, à ces familles".
"Une décision lourde de sens"
"Entre légalité et légitimité, la décision du TGI confirme que dans notre pays le droit de propriété vaut plus que la dignité humaine. La décision rendue est donc lourde de sens sur le fond, mais elle l’est aussi sur le plan financier.
En condamnant le collectif à une indemnité d’occupation à compter du 14 octobre 2017, c’est plus de 3.300 euros qui lui est demandé. Sans compter les dépens (frais d’huissier...). Est-il utile de rappeler que ce local était inoccupé depuis plusieurs années ? La SAIEMB, propriétaire du local, réalise finalement une belle opération financière !
Nous tenons à souligner, que la SAIEMB est une société d'économie mixte dont la ville de Besançon est actionnaire majoritaire. Toutes les décisions politiques prises par elle le sont donc sous le contrôle de la municipalité ou à son initiative. Il en a été ainsi tant pour le refus d'accorder un bail pour l'occupation du Bol d'R à SolMiRé que pour assigner SolMiRé au TGI en vue de son expulsion.
Nous nous interrogeons également sur l’utilité des membres de cette majorité municipale qui durant cette période n’ont en rien réussi à infléchir la ligne politique de la ville sur ce dossier.
- Face aux sommes indécentes qui sont exigées et pour saluer la mission de service public assumée par le collectif, nous demandons à la ville de Besançon, à Mme Danielle Poissenot, présidente de la SAIEMB et adjointe de M. Fousseret, de renoncer à la demande de versement des sommes dues.
Nous demandons également à ce que la ville soutienne ce collectif qui ne fait qu’inscrire son action dans le respect de nos valeurs d’humanité et des Droits de l’Homme. A ce titre, nous demandons qu’il lui soit attribué un local.
Enfin, nous appelons les citoyen.ne.s à la vigilance afin qu’ils restent à l’écoute du collectif et continuent à lui apporter son soutien dans son action de tous les jours mais aussi face aux conséquences de cette décision".
Info +
- Le collectif SolMiRé a donc décidé de quitter ce "lieu de partage avec les plus démunis" cesamedi 14 avril.