Dans son communiqué, en préambule, Alternatiba Besançon se dit ”très respectueuse du travail difficile, indispensable des paysans” et dit ”respecter l’idée de célébration malgré son gigantisme et certaines animations qui semblent très coûteuses en hydrocarbures”.
Cependant, le collectif s’interroge sur la question du concours de labour qui est le principal évènement des Terres de Jim puisqu’il réunit de nombreux agriculteurs régionaux, nationaux et de toute l’Europe. ”La nocivité du labour pour les sols est clairement montrée du doigt par les agronomes”, affirme-t-il, ”nous ne sommes pas agriculteurs, mais nous sommes en lien avec des paysans et nous sommes attentifs aux apports des scientifiques, des agronomes concernant les pratiques agricoles, toujours dans un souci de préserver la santé du vivant, des agriculteurs comme des sols, des animaux ou des végétaux.”
"Érosion du sol, formation de croûte toujours plus difficile à pénétrer, sécheresse des sols, pollution de l’eau"
C’est pourquoi la question du labour semble importante au regard d’Alternatiba, qui reprend les conclusions des agronomes du collectif Pour une agriculture du vivant : ”en dérégulant l’activité biologique du sol par l’intensification du travail de labour – en fréquence, en profondeur et en vitesse (agressivité des outils) – on appauvrit les sols, on les acidifie et cette perte de fertilité doit ensuite est compensée par davantage d’apports d’engrais”, déplore le mouvement bisontin. Et d’ajouter : ”on détruit également l’habitat des organismes vivants présents en surface qui sont très utiles pour dégrader la matière organique, aérer les sols et les rendre plus poreux, absorbant davantage l’eau de surface. Tout cela entraîne des réactions en chaîne : érosion du sol, formation de croûte toujours plus difficile à pénétrer, sécheresse des sols, pollution de l’eau car les terres sont lessivées et tous les intrants (engrais et pesticides) partent à la rivière.”
Enfin, Alternatiba note que cette manifestation se déroule sur le plateau qui constitue une zone de captage des sources d’Arcier alimentant directement la ville de Besançon. ”Quid de la pollution engendrée ?”, questionne-t-il.
"Nous ne souhaitons surtout pas alimenter le conflit qui veut opposer artificiellement écologie et agriculture"
En conclusion, Alternatiba précise que ”par ce communiqué, nous ne souhaitons surtout pas alimenter le conflit qui veut opposer artificiellement écologie et agriculture, nous souhaitons prendre la parole pour interroger les pratiques à la lumière des apports scientifiques et dans le contexte de réchauffement climatique avéré qui fait peser de lourdes menaces sur l’avenir agricole de nos régions et sur les métiers des paysans en premier lieu.”
Le collectif se rendra sur les lieux comme ”simples visiteurs” dans le but "d’engager la conversation sur ces sujets avec les agriculteurs présents et de connaître leur point de vue.”