L'annonce de ce "projet de refonte de la stratégie de distribution" et de "réorganisation du réseau de points de vente" a été faite le 23 mai aux instances représentatives du personnel des deux enseignes, a indiqué le groupe à l'AFP, confirmant des informations du site spécialisé FashionNetwork.
- Comptoir des Cotonniers (vêtements pour femme) et Princesse Tam Tam (lingerie) sont détenues par Fast Retailing France, entité du géant japonais du textile dont la marque phare est Uniqlo.
L'objectif du plan est de "continuer à adapter Fast Retailing France aux évolutions du marché de l'habillement et d'endiguer les graves difficultés rencontrées par la société et ses filiales afin d'assurer leur pérennité", selon le groupe.
"La situation est aujourd'hui telle qu'elle ne permet plus à Fast Retailing France de continuer sans risquer de compromettre son avenir et celui de ses marques. D'autant qu'aucune perspective de réelle reprise n'est envisagée", affirme le groupe.
De nombreux points de vente et des postes supprimés
Concernant Comptoir des Cotonniers, le projet prévoit la fermeture de 28 points de vente sur les 67 actuellement exploités dans l'Hexagone, et la suppression de 101 postes sur 272 CDI.
Pour Princesse Tam Tam, la fermeture de 27 points de vente sur 69 est envisagée, ainsi que la suppression de 84 postes sur 235 CDI.
A ceci s'ajoute la suppression de 119 postes au sein de Fast Retailing France "afin d'adapter les effectifs à la réorganisation du réseau de distribution mais aussi de réduire son surdimensionnement".
Dans les magasins Uniqlo, marque qui "bénéficie d'une forte attractivité", le groupe prévoit de mettre en place des "corners" proposant des articles Princesse Tam Tam et Comptoir des Cotonniers, et annonce "dans un futur proche, dans les grandes villes, un nouveau concept de magasins combinant" l'offre des deux enseignes.
Le projet ambitionne également "l'accélération" de la vente en ligne
"L'objectif est de clôturer les fermetures (de boutiques) à horizon août 2024, mais l'accompagnement des collaborateurs se fera sur une durée plus longue", a précisé le groupe.
Les négociations concernant ce plan de réorganisation "sont en cours", et "l'objectif est de limiter au maximum son impact sur les collaborateurs et les licenciements" via "un dispositif d'accompagnement social très complet qui comprendrait notamment des propositions de reclassement au sein du groupe et un plan de départs volontaires", d'après le groupe.
"Pour accompagner les salariés dont le départ ne pourrait être évité, des mesures d'accompagnement adaptées pour le reclassement externe devraient aussi être mises en place (formation, aide à la création d'entreprise, congé de reclassement ?)", a-t-il détaillé.
Le secteur du prêt-à-porter en France est secoué depuis plusieurs mois par une violente crise, qui s'est notamment traduite par la liquidation de Camaïeu en septembre 2022 et les placements en redressement judiciaire au début de cette année de Go Sport (depuis en grande partie repris par Intersport) et de Gap France (repris partiellement par JD Sports).
Kookai a également annoncé la fermeture de 20 magasins, tandis que le chausseur San Marina (650 salariés) a été placé en liquidation judiciaire.
(Avec AFP)