Se faire coiffer chez un professionnel le 31 décembre ? Ce ne sera pas possible à Besançon et dans les communes de Grand Besançon Métropole. Aller chercher un repas chez le traiteur après 13h00 ? Ce ne sera pas possible non plus…
Sauf si :
- les salariés ne travaillent pas et que seuls les chefs d'entreprise sont mobilisés dans ces commerces alimentaires ;
- la maire de Besançon accepte une dérogation ;
- le conseil communautaire de Grand Besançon Métropole change d’avis lors de sa réunion mensuelle jeudi 14 décembre.
Cependant, contactées ce mardi en fin de journée, des enseignes comme Carrefour Chalezeule et Ecole-Valentin ouvriront de 8h à 18h.
”C’est un truc de fou !”
”C’est une information qui fait le tour de France”, affirme un commerçant bisontin que nous avons appelé ce mardi et qui ne souhaite pas être cité. ”Vous imaginez la police venir fermer un magasin parce que vous venez chercher votre repas pour votre réveillon du 31 ? Laissons les gens qui veulent travailler, travailler ! C’est un truc de fou !”
Pour Philippe Bonnet, gérant du traiteur Bonnet à Besançon, qui a donné l'alerte à ses collègues, "nous avons été oubliés" par les élus lorsqu'ils ont voté en décembre 2022, "ils ont zappé que les charcutiers-traiteurs ouvraient le 31 décembre après-midi." Cependant, le commerçant de la rue de la Madeleine se dit "confiant" et pense que la préfecture et la Ville de Besançon reconnaitront cet oubli et reviendront sur cet arrêté. Monsieur Bonnet ajoute que ça fait 43 ans que son entreprise familiale travaille le 31 décembre en journée. "Avant on fermait tardivement, maintenant on ferme plutôt vers 17 ou 18h les 31 décembre", précise-t-il.
Pour Romain, un coiffeur qui voulait ouvrir son salon de coiffure dimanche 31 décembre de 10h à 17h, cette mesure ”nous empêche de travailler, c’est un scandale ! On ne demande rien, on veut juste gagner nos vies et payer nos prêts. Ce sont les fêtes de fin d’année, c’est une grosse période pour les commerçants, et en plus, c’est toujours un moment de convivialité avec nos clients”.
La préfecture a donné son feu vert… la Ville de Besançon reste sur ses positions
Selon nos informations en date de mardi 12 décembre à 14h45, la préfecture du Doubs a donné son feu vert pour donner une dérogation aux artisans traiteurs, mais elle doit être acceptée par la Ville de Besançon pour pouvoir être mise en oeuvre. Nous avons tenté de joindre le cabinet de Madame la maire cet après-midi, mais notre demande est restée sans réponse à cette heure.
Contacté cet après-midi, le député du Doubs et conseiller municipal, Laurent Croizier, nous explique avoir été alerté par plusieurs commerçants et a tenté de faire le "médiateur" entre les gérants d'entreprises et le cabinet de la maire de Besançon. "Je suis défavorable à l'ouverture totale de tous les commerces le dimanche, mais le dimanche 31 décembre n'est pas un dimanche comme les autres", nous confie-t-il. C'est pourquoi il affirme avoir tenté de convaincre Madame la maire qui est la seule décisionnaire, "mais la municipalité refuse", confirme le conseiller municipal qui dit "regretter cette décision". Selon lui, "c'est prendre des risques inutiles, ça pénalise les commerçants et les habitants" en ajoutant que "parfois, il faut savoir sortir de ses dogmes."
Est-ce qu'un retour en arrière est malgré tout envisageable d'ici le 31 décembre 2023 ? À suivre...
Infos +
- Cette mesure du 31 décembre a également été votée à Dijon.