Quelques chiffres clés du mini-sondage de nos professeurs (48 réponses)
- Classes de 6e et 3e du collège Diderot de Besançon
- 81,3% préfèrent travailler au collège (après une semaine de confinement...)
- 66,7% peuvent facilement travailler à la maison
- 41,7 % travaillent sur un ordinateur - 25 % depuis un smartphone
- 35,4 % ont ressenti de l'inquiétude à l'annonce de la fin des cours (14,6% du plaisir !)
Comment vivons-nous l'école à la maison ?
Marie-Lou
"C'est la troisième semaine de confinement et de travail à la maison et j'affectionne particulièrement ce nouveau train de vie. Plus besoin de me lever à 6h30 chaque matin, de passer beaucoup (trop) de temps dans les transports en commun. Rester chez soi pour une casanière comme moi est plutôt agréable. J'arrive facilement à me mettre au travail, j'aime bien cette autonomie.
J'ai suffisamment de devoirs pour travailler plusieurs heures chaque jour, mais j'ai tout de même le temps de profiter de ma famille, de jouer de la musique, de faire du sport plus souvent que d'habitude.Cette nouvelle façon d'aborder le travail me correspond bien, mais je pense que les inégalités entre les élèves sont accentuées en cette période particulière. Car tous les élèves n'ont pas un ordinateur pour eux seuls, n'habitent pas dans une maison avec leur propre espace de travail dans un cadre calme et propice à la concentration, tous les élèves n'ont pas des parents disponibles s'ils ont des difficultés, ils n'ont pas tous la même facilité à se lever le matin etc.
Dans notre classe, on utilise les réseaux sociaux pour communiquer entre nous, s'aider si quelqu'un a des difficultés pour un exercice, ou se remémorer le travail à faire. Je trouve ça bien qu'on ne nous ne soyons pas chacun de notre côté. C'est ce que je craignais un petit peu au début, mais je pense qu'il y a une bonne communication, que ce soit entre professeurs et élèves ou entre élèves uniquement.
Pour conclure, je me suis bien adaptée à cette nouvelle vie, mais je pense que faire cours avec un(e)professeur(e) et des élèves réellement présents ne va pas tarder à me manquer !"
Halima
"Dès les premiers jours du confinement, j'ai tout de suite pris mon organisation très au sérieux. Alors j'ai organisé mes journées selon un planning précis !
Réveil à 8h30 et petit déjeuner,
9h à 12h : travail (enfin j’arrête plutôt 11h30 pour cuisiner)
12h à 13h30 : pause
13h30 à 17h : travail
17h à 17h30 : goûter
17h30 à 18h30 : sport. La durée des séances dépend de mon humeur
Je réserve le soir pour la mise en place de ma future entreprise. J'aime bien rêver !
Cette organisation m'aide vraiment à "combattre" le confinement. Bien sûr il m'arrive d'avoir des baisses de motivation, mais il est plutôt dans ma nature de ne "pas lâcher" du coup je me lève quand même en me disant que cela me donnera la force de conquérir le monde 😉
C'est comme ça que je vis le confinement (du moins en ce moment), mais il n'en demeure pas moins que j'ai vraiment hâte de reprendre les cours et la vie normale."
Serife
"Quand Emmanuel Macron a dit : "Dès demain et jusqu'à nouvel ordre, les crèches, les écoles, les collèges, les lycées et les universités seront fermés " plein de notifications snap, insta avec la vidéo du président qui disait ça, sont apparues sur mon téléphone.
Au début, on était trop content, on n'avait plus cours, c'était comme des vacances, mais sans sortir avec les copines, sans voir les cousines, la famille.
Plus les jours passaient et plus je voulais sortir et partir en cours pour pouvoir travailler de façon organisée, car à la maison les exercices nous tombent dessus comme la pluie !"
Ajla
"Quand j'ai appris qu'on n'aurait plus cours, j'étais déçue parce que tous les profs disaient qu'on allait travailler à la maison et je n'avais vraiment pas envie d'avoir cours à la maison.
Je me suis dit que je n'avais pas le choix et que j'allais quand même devoir faire le travail chez moi, mais je trouve ça quand même compliqué de bien s'organiser. Au début c'était pas si mal parce qu'on faisait nos devoirs quand on voulait, mais maintenant je préfère quand même l'école parce que c'est beaucoup plus simple avec les profs qui nous expliquent et nous aident."
Gabin
"Le jour où j’ai appris que je n’allais plus aller en cours, je me suis dit : “Super ! On va pouvoir dormir ! On va pouvoir se reposer !” Mais loin de là.... Les profs nous donnent deux fois plus de travail.
Parfois même quand on n’a pas cours avec eux et ils nous font imprimer des tonnes de feuilles... Ce qui est parfois très long. Je me disais aussi : “Je peux toujours sortir faire un tour dans la rue.” Mais ce n’est quasiment plus possible, car il faut écrire une attestation de sortie, c’est plus long à écrire que la sortie en elle-même !
Alors, conclusion, je reste cloîtré chez moi. J’espère que l’on va pouvoir bientôt sortir parce que cette situation commence vraiment à me taper sur le système".