"Frauder, on parie que vous allez perdre ?"Le slogan de la campagne de communication de novembre 2019 et qui va prochainement être relancée s'accompagne sur le terrain de toutes une série d'actions sur l'ensemble du réseau de transports en commun du réseau Ginko
- 30.000 contrôles en moyenne par mois ( à bord, à la descente, en bout de ligne, etc.)
- Installation d'un deuxième valideur à l'entrée des bus
- Opérations renforcées avec les forces de l'ordre et 25 agents contrôleurs pour quadriller un secteur en simultané
- Contrôles en civils depuis fin octobre 2019
Kéolis Besançon Mobilté et Grand Besançon Métropole, autorité organisatrice des transports, ont décidé de lancé il y a bientôt deux ans, un plan de lutte contre la fraude qui a porté ses fruits. Selon une enquête interne, le taux de fraude est passé de 15,5 à 9,4% (novembre 2018 - novembre 2019). Il a baissé d'un peu plus de quatre points dans le tram et a même diminué de moitié dans les bus alors que le nombre de voyages sur le réseau urbain est passé de 20,227 à 21,109 millions, soit plus de 880.000 voyages supplémentaires.
Des amendes plus dissuasives...
24 agents alternent par période de quinze jours leur travail de contrôleurs et de conducteurs afin de rester connecter à la réalité du terrain sur les lignes, les secteurs, la clientèle. 2.500 clients voyageant sans titre de transport ont été verbalisés en 2019.
Depuis juillet 2019, le prix de l'amende pour non-présentation d'un titre de transport est passé de 35 à 70 € en paiement immédiat et de 52 à 95 € si on paye dans le mois. Beaucoup plus dissuasif. Et les amendes peuvent être réglées directement à bord avec un terminal de paiement par carte bancaire.
Tableau des amendes sur le réseau Ginko depuis le 1er juillet 2019
Immédiat |
1 à 30 jours |
31 à 60 jours |
à partir de 61 jours |
|
Sans titre ou titre non valable |
70 € |
95 € |
122 € |
180 € |
Abonnement non validé |
2 € |
27 € |
122 € |
180 € |
Non respect du réglement |
150 € |
175 € |
200 € |
375 € |
De nouveaux contrôles en civil...
En plus des contrôles hebdomadaires "classiques" avec des agents identifiables, Kéolis Besançon Mobilités diversifie ses actions et expérimente depuis fin octobre 2019 les contrôles avec des agents en civils qui montent à bord incognito et repèrent ceux qui ne valident de titre en montant à bord. Le nombre de contrôles sera d'autant plus important que la fraude baissera, le temps nécessaire pour contrôler étant plus court quand il n'est pas nécessaire de dresser un PV.
Ils sont quatre cet après-midi, deux hommes et deux femmes, à prendre le bus, puis le tramway. Toujours en binôme pour plus de sécurité, ils observent. Un homme imposant monte à bord du bus sans valider. Carolina (le prénom a été modifié), s'approche et décline discrètement son identité avec son badge. La tension monte très rapidement, mais sans effusion. La contrôleuse sait garder un calme placide. Le fraudeur refuse d'obtempérer et devient beaucoup plus agressif dans ses paroles et ses gestes.
Immédiatement, le collègue de Carolina s'approche. Afin d'éviter tout dérapage, ils imposent au fraudeur de sortir au prochain arrêt. ll s'exécute."Il y a des jours avec et des jours sans. Il faut savoir garder son sang-froid et avoir confiance dans ses collègues qui viellent sur vous. Dans 90 % des cas, ça se passe plutôt bien, c'est moins "agressif" que l'uniforme. Ce qui me plaît, dans ces contrôles en civils, c'est que nous n'importunons que les personnes qui n'ont pas validé, c'est très discret et ne sommes pas que dans la répression. Avec le Trok'it, nous sommes plus dans la sensibilisation et le dialogue."
Avec ce système de Trok'it, le client verbalisé peut échanger, son PV contre trois mois d'abonnement. Mais une seule fois seulement...
Dans le tram en direction de Micaud un jeune homme monte à bord. Il ne valide pas. Un contrôleur s'approche. Après vérification et contrôle de sa carte, il s'avère qu'il est bien détenteur d'un abonnement valide. Petit rappel à l'ordre et il valide. "Oui ! Je paye mon abonnement ! Vu le prix de l'amende..." déclare-t-il sourire en coin à la contrôleuse.
En direction de Chalezeule, un lycéen n'a pas de titre en cours de validité. Le contrôleur s'approche et dressera un PV. Un autre jeune homme, un peu perdu, donnera une fausse identité, mais sera vite démasqué. Les contrôleurs peuvent faire appel aux forces de l'ordre qui devront obligatoirement intervenir s'il s'agit d'un mineur de moins de 13 ans. "On a déjà retrouvé des enfants fugueur de cette manière" se remémore Carolina qui constate des problématiques sociales plus pregnantes. "Cela nous permet aussi de discuter avec des voyageurs qui ne savent pas qu'ils ont droit à des tarifs spéciaux. On peut aussi être dans la pédagogie et la discussion..."
Une innovation pour compter les fraudeurs
Même si la fraude est plus marquée dans certains secteurs, il n'y a pas de profil type du fraudeur. Des jeunes jusqu'aux personnes âgées ! Ginko, veut encore accentuer la pression sur les fraudeurs et souhaite prochainement doter ses contrôleurs de nouveaux matériels de contrôle avec saisie des PV sur place.
Un nouveau "fraudomètre" pourrait même monter à bord. Ces nouvelles cellules de comptages permettent de savoir en temps réel combien de voyageurs sont en fraude afin d'afficher un message pour valoriser ceux qui sont bien en règle et inciter ceux qui ne le sont pas à régulariser leur situation.