SNCF Réseau a engagé depuis juillet 2018 un travail conjoint avec la Fédération régionale des Chasseurs afin d’étudier les aménagements et les actions à mettre en œuvre pour limiter les heurts avec la faune sauvage.
Pour SNCF Réseau, au-delà de l'aspect environnemental, l'enjeu est d'éviter les heurts afin de répondre à l'objectif de régularité des trains. En 2021, les collisions avec la faune sauvage ont représenté 120 incidents sur le réseau ferroviaire. "685 trains ont été impactés engendrant 332 heures de retard pour les trains en Bourgogne-Franche-Comté" explique SNCF Réseau. "Pour le matériel roulant, les conséquences sont également importantes en termes de réparations et d’immobilisation des trains."
Des études sur les incidents liés à la faune sauvage ont été réalisées par SNCF Réseau de 2011 à 2019 et ont permis d’identifier plusieurs points :
- Période accidentogène : de septembre à janvier
- Plus de collisions recensées à l’aube ou au crépuscule
- Plusieurs axes sensibles identifiés en Bourgogne Franche-Comté, en plus de la ligne à grande vitesse Paris - Lyon qui bénéficie déjà d’un programme spécifique :
- l’axe Paris – Dijon
- l’axe Paris – Clermont
- l’axe Dijon – Belfort
- En 2021 et 2022, les travaux de mise en place des dispositifs représentent un investissement de 410.000 euros chaque année en Bourgogne-Franche-Comté.
Le 31 janvier 2022, Jérôme Grand, directeur territorial SNCF Réseau de Bourgogne-Franche-Comté, Michel Neugnot, 1er Vice-Président de la région Bourgogne-Franche-Comté et d’Emile Bourgeois, Maire de Franois, ont un dispositif anti-intrusion de la faune sur les voies ferrées.
Pour diminuer les collisions avec la faune sauvage, il existe un aménagement spécifique : le Strail Grid ® qui est positionné sur les voies ferrées. Il constitue une barrière continue empêchant les animaux de pénétrer sur les voies. Le système se compose d’une dalle anti-intrusion dont la surface, constituée de pointes décalées les unes par rapport aux autres et sur trois hauteurs différentes, empêche les animaux de pénétrer sur les voies. Le dispositif est souvent complété par la pose d’une clôture de part et d’autre des rails.
Installé début janvier entre Franois et Besançon sur la ligne Besançon – Dole, il est opérationnel depuis fin janvier.
En 2021, 4 Strail Grid ® ont été installés :
- 2 sur la commune de Sampanges (58) sur la ligne Moret-Veneux-les-Sablons à Lyon Perrache,
- 1 à Geneuille (25) sur le raccordement Ouest de la Ligne à Grande Vitesse Rhin-Rhône,
- 1 à Châtillon-le-Duc (25) sur le raccordement Est de la Ligne à Grande Vitesse Rhin-Rhône.
Des poses de Strail Grid ® sont également prévues en 2022 :
- 1 à Selongey (21) sur la ligne Is-sur-Tille à Culmont-Chalindrey,
- 1 à Villers-les-Pots (21) sur la ligne Dijon à Vallorbe,
- 1 à Junay (89) sur la ligne Paris – Lyon – Marseille,
- 1 à Besançon (25) sur la ligne Besançon à Vesoul,
- 1 à Rochefort-sur-Nenon (39) sur la ligne Besançon à Dole.
Info +
En 2018, une étude de terrain a été réalisée par les fédérations départementales des chasseurs pour étudier les zones où traversent les animaux et proposer des aménagements adaptés à chaque situation.
L’étude s’est portée sur 150 km de lignes présentant une forte récurrence d’incidents avec les animaux sauvages et une quarantaine de sites pouvant faire l’objet d’aménagements ou d’interventions particulières. Une seconde étude a été menée en 2021 sur 190 km de lignes complémentaires, soit 340 km au total depuis 2018.
La mise en œuvre des aménagements permettant de limiter les heurts avec la faune sauvage nécessite un investissement de 4,6 M€ sur 5 ans, auxquels il faut ajouter 540 000 € chaque année pour l’entretien des installations. Chaque aménagement fera l’objet d’un suivi particulier pendant 5 années pour en vérifier l’efficacité. En effet, chaque site est équipé d’un « piège photo » qui permet de faire des photos et des vidéos afin de pouvoir évaluer les incidences de chaque aménagement sur les déplacements des animaux.
Cinq typologies d’aménagements ont été proposées par la Fédération régionale des chasseurs :
- Aménagement de la végétation pour inciter les animaux à traverser plus rapidement les voies.
- Sécurisation des zones « piège » (ex. : tranchée rocheuse) pour éviter que les animaux se retrouvent bloqués dans des zones dangereuses sans possibilité de s’échapper au moment où le train arrive.
- Concertation avec les propriétaires riverains pour mener des actions coordonnées.
- Aménagements pour guider les animaux vers des ouvrages existants pour traverser sous les voies.
- Expérimentation de dispositifs d’avertisseur sonore pour prévenir les animaux de l’arrivée d’un train.